La bibliothèque municipale de Lyon
Notice
La nouvelle bibliothèque municipale de Lyon dans le quartier de la Part Dieu n'entrera en fonction qu'en 1974. Deux aspects ont été pris en compte : la conservation et l'incitation à la lecture. 50 000 ouvrages pourront être empruntés.
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Éclairage
Le 6 décembre 1972, alors que les travaux ne sont pas encore achevés, la bibliothèque de la Part-Dieu, à Lyon, est inaugurée en grande pompe par le maire Louis Pradel. Ce nouvel équipement fait partie des grands aménagements du quartier décidés par ce maire bâtisseur, à la tête de la ville depuis 1957.
Ce vaste quartier était au XIXe siècle propriété des Armées. Y avait été édifié un ensemble de casernes pour accueillir des régiments de dragons, hussards, cuirassiers et autres troupes d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie. Les terrains avaient été cédés à la ville le 30 décembre 1960. La municipalité souhaitait à l'époque réaliser un centre administratif, financier, culturel et commercial à la hauteur de la deuxième agglomération de France. L'immense chantier s'était donc ouvert en 1967 et les premiers édifices étaient vite sortis de terre : barres de logement, immeubles de bureaux, nouvelle halle de Lyon (1970) et bibliothèque municipale (1972).
Le 7 février 1973, la bibliothèque a les honneurs du journal télévisé de la deuxième chaîne, présenté par Jean-Marie Cavada. Il faut dire que la bibliothèque de la Part-Dieu présente une innovation importante : elle a vocation, outre à conserver des livres comme toute bibliothèque, à inciter à la lecture en exerçant une activité de prêt. Une vocation qui répond à l'augmentation de la part de la population poursuivant des études supérieures, et à la politique culturelle menée, à cette époque, par l'État et les collectivités territoriales.
Avec une capacité de 1,5 million d'ouvrages (conservés dans un silo de 17 étages comportant 90 km de rayonnages) et une superficie de 27 000 m2 (avec dix salles de consultation, chacune ayant une fonction), elle se présente si ce n'est comme la deuxième bibliothèque du monde, après celle de New York (selon le reportage), au moins comme la plus grande d'Europe. La construction est, elle aussi, empreinte de monumentalisme, au regret, cependant, des urbanistes qui souhaitaient qu'elle soit un lieu de rencontres ouvert sur la cité. Dans ce quartier en devenir (on voit encore les grues en activité), la bibliothèque est, en fait, encore isolée. Elle n'est pas ce « hall de gare perfectionné » qu'appelle de ses vœux Charles Delfante, responsable de l'aménagement du quartier.
Remarquable par sa conception et sa dimension, la bibliothèque de la Part-Dieu l'est aussi par les moyens engagés : 40 millions de francs, dont 40 % ont été pris en charge par l'État. Dans un premier reportage du 6 décembre 1972, Pradel annonce la somme en anciens francs, mais la part de l'État semble ici réduite à 25 %. Et les efforts de la municipalité en matière de personnel et d'équipements devront être à la hauteur de ses ambitions. Les acquisitions, le catalogage, la recherche documentaire et la circulation des documents ne seront informatisés qu'en 1986.
Forte de son succès avec une fréquentation de près d'un million de personnes, la bibliothèque de la Part-Dieu se dotera en 2007 d'une deuxième entrée sur le boulevard Vivier-Merle, face à la gare de la Part-Dieu et au dense réseau de bus et de tramway. La question de Cavada en début de reportage semble avoir trouvé sa réponse : la bibliothèque est bien devenue un espace ouvert sur la cité.