La libération de Lyon
Notice
Les troupes du général de Lattre de Tassigny, remontant la vallée de Rhône, entrent dans Lyon.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
Le document, diffusé dans les salles de cinéma à partir du 15 septembre 1944, est une production de France Libre Actualités, un éphémère journal produit par le Comité Français de Libération du Cinéma pour remplacer France-Actualités qui étaient fabriquées par une société mixte franco-allemande depuis 1942.
La ville de Lyon a été libérée le 3 septembre 1944, et la veille de la première diffusion de ce document, le général de Gaulle est venu s'adresser aux Lyonnais. Depuis la fin du mois d'août 1944, Édouard Herriot, maire de la ville au début du conflit, interné dans la région de Nancy depuis 1942, a été transféré en Allemagne.
Les images montrent la remontée de la vallée du Rhône par les troupes du général de Lattre de Tassigny. Ce dernier, condamné à 10 ans de prison par le tribunal de Lyon en 1943 pour avoir organisé la résistance à l'occupation de la zone sud par les troupes allemandes avait refusé de prendre la tête de l'Armée secrète comme le lui proposait Jean Moulin à l'été 1942.
Une fois évadé de la prison de Riom, il gagne Londres puis Alger, où, élevé au grade de général, il organise la 1ère armée française ou armée B. Cette armée est un amalgame des troupes des Forces Françaises Libres fidèles au général de Gaulle depuis 1940, et de l'armée d'Afrique restée fidèle au régime de Vichy jusqu'au débarquement américain en Afrique du Nord en novembre 1942. Cette armée débarque, en Provence, au lendemain du 15 Août 1944.
On distingue à la fin du document sur le toit d'un camion qui franchit le Rhône sur un pont de fortune construit par le génie l'inscription « l'Africain » qui fait référence à l'une des composantes de cette armée qui va également intégrer des Forces Françaises de l'Intérieur qui l'ont aidée dans sa progression vers le nord du pays.
Par rapport au commentaire ininterrompu qui caractérise le document sur les bombardements dans le Sud-Est de juin 1944 produit par France-Actualités le commentaire est ici beaucoup plus discret et, souvent, les images sont censées parler d'elles-mêmes. Dans ce document d'une minute et trente cinq secondes, le commentaire ne dure que 36 secondes alors que dans le document sur les bombardements, il est permanent. La chute du commentaire – après avoir évoqué la destruction des ponts sur la Saône et sur le Rhône, le commentateur précise à propos des troupes de De Lattre : « elles avancent quand même, repoussant toujours plus haut [c'est à dire plus au nord] un ennemi qui détruit sans doute mais qui fuit » - montre s'il en était besoin que les actualités de guerre sont un instrument de propagande.
Bibliographie :
- Jean-Pierre Bertin-Maghit, « Encadrer et contrôler le documentaire de propagande sous l'occupation », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, juillet-septembre 1999, n°63, pp. 23-49.