La croix de la libération pour Vassieux en Vercors
Notice
Le village de Vassieux en Vercors fut un haut lieu de résistance et de massacres perpétrés par les Allemands. Monsieur Georges Bidault, ministre des affaires étrangères, remet la croix de la libération à ce village martyr.
Éclairage
Le 5 août 1945, jour de la première commémoration des combats du Vercors, Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance et ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement de Gaulle remet à la commune de Vassieux-en-Vercors la croix de la Libération. Il est accompagné de Yves Farge, qui joua un rôle dans la mise en place des maquis du Vercors, alors commissaire de la République pour les départements du Sud-Est, et du général Doyen qui commande depuis mars 1945 le détachement d'Armée des Alpes. Des chasseurs alpins participent à la cérémonie ainsi que des anciens du Vercors.
Un décret du 4 aout 1945 a accordé à la commune cette distinction avec la citation suivante : « Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s'est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l'aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d'armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »
Commune du département de la Drôme, Vassieux, située à plus de 1000 mètres sur le plateau du Vercors devient ainsi la quatrième commune à être honorée du titre de compagnon de la Libération après Nantes, Grenoble et Paris et avant l'île de Sein.
Yves Farge, journaliste au Progrès de Lyon, proche du mouvement de résistance Franc-Tireur, a proposé à la fin de 1942, à Jean Moulin et au chef de l'Armée secrète, le général Delestraint, un plan imaginé par Pierre Dalloz et Jean Prévost, qui consiste à transformer la forteresse naturelle du Vercors en zone d'accueil pour des commandos aéroportés. Le plan est accepté par Jean Moulin et par le général Delestraint, il est baptisé «Montagnards ». Début 1943, Vassieux est choisi comme futur terrain d'atterrissage du plan « Montagnards ». Dans le même temps, le maquis s'étoffe à la suite de l'instauration du STO les réfractaires au départ pour l'Allemagne sont encadrés par des responsables de Franc-Tireur et par des officiers des bataillons de chasseurs alpins. Vassieux est l'objet en avril 1944 d'opérations de répression de la Milice.
En juillet 1944, la République Libre du Vercors est proclamée mais à la suite « de mésententes et d'erreurs aux conséquences dramatiques », selon les termes du site de l'ordre de la Libération, le plan Montagnards n'est pas appliqué et le 21 juillet 1944, des planeurs avec des parachutistes allemands se posent par surprise sur le terrain de Vassieux. Les combats durent trois jours faisant de très nombreuses victimes parmi les maquisards et dans la population civile de Vassieux.
Un mémorial de la Résistance a été édifié au col de la Chau sur le territoire communal de Vassieux-en-Vercors.
Bibliographie :
- Gilles Vergnon, Le Vercors, histoire et mémoire d'un maquis, Paris, Éditions de l'Atelier, 2002.
Voir aussi l'article concernant Vassieux sur le site de l'Ordre de la libération.