Vincent Auriol au plateau des Glières
Notice
Vincent Auriol, le président de la République s'est rendu à Evian les Bains pour rendre hommage aux résistants du plateau des Glières. Il est venu se recueillir devant les tombes du cimetière de Morette.
Éclairage
Le reportage des Actualités françaises du 29 mai 1947 (présentées pendant une semaine dans les cinémas, avant le film) relate la visite du président de la République, Vincent Auriol, les 24 et 15 mai 1947 en Haute-Savoie pour inaugurer la nécropole militaire nationale de Morette, dans la vallée du Fier, en hommage aux combattants des Glières. Vincent Auriol, est l'un des quatre-vingt parlementaires qui avaient refusé les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940. À soixante-deux ans, le 16 janvier 1947, ce socialiste de toujours a été élu au suffrage indirect, par le parlement réuni en Congrès à Versailles, premier président de la IVe République.
À Morette, il pose la première pierre d'un monument qui doit être érigé à la gloire des résistants des Glières. Le ministre de la Guerre, Paul Coste-Floret, lit la citation du bataillon des Glières à l'ordre de l'armée : « Sous le commandement d'abord du lieutenant Morel, dit Tom, puis du capitaine Anjot, le bataillon des Glières, héritier des traditions du 27e Bataillon des Chasseurs Alpins, avec 465 hommes et malgré d'intenses bombardements d'artillerie et d'aviation, résista du 24 au 26 mars aux assauts de la Milice et d'une division allemande, engageant contre l'occupant une lutte héroïque, digne de nos meilleures traditions. De janvier à mars 1944, il a infligé des pertes sévères à l'ennemi au prix de 155 tués, 30 disparus et 160 prisonniers dont beaucoup furent massacrés ou déportés... ». La chorale mixte des lycées chante ensuite l'hymne du bataillon des Glières et le Chant des partisans. Vincent Auriol conclut son discours en affirmant que « Les Glières est plus qu'un souvenir, plus qu'un symbole, c'est une leçon de jeunesse et de vie, une leçon pour chaque Français, une leçon pour l'ensemble de la communauté nationale. Leçon pour chaque Français et plus particulièrement modèle pour chaque jeune de France. Oui, car la montée au Plateau, c'était d'abord un acte de libre détermination. (...) Ce n'est pas un hasard si, à l'origine de l'Armée secrète de Haute-Savoie, on trouve le 27e bataillon de chasseurs alpins, avec ses traditions, ses cadres et des chefs comme le commandant Vallette d'Osia, l'initiateur, le lieutenant Tom Morel, dit Tom, le créateur, le capitaine Anjot, dit Bayart, le continuateur, et tant d'autres, qui ont été l'honneur de nos armées et dont l'exemple doit animer la nouvelle armée de la République. » Le cimetière de Morette est devenu une nécropole militaire nationale avec son monument de granite orné d'une épée de bronze. Le 2 mai, une émouvante et discrète cérémonie se déroule au cimetière des bords du Fier. On inhume une nouvelle fois Tom Morel, Géo Decour, Louis Basso, Gabriel Reynes et un Inconnu, au milieu de leurs camarades. Chaque année, dans un cérémonial immuable, les rescapés des Glières – de moins en moins nombreux - commémorent le douloureux anniversaire de mars 1944.
Dans ce montage des Actualités françaises on voit les caractéristiques des représentations traditionnelles des commémorations des lendemains de guerre : les veuves et les orphelins, les enfants des écoles – certaines en costume régional – les drapeaux français et ceux des bataillons de Chasseurs-alpins.