Le musée de la Résistance à Vassieux-en-Vercors
Notice
A l'occasion du 45ème anniversaire du 8 mai dans le Vercors, ce reportage se consacre à ce haut lieu de la Résistance et de massacres. M. La Picirella, fondateur du musée de la Résistance, n'a de cesse de faire connaître ce sombre passé.
Éclairage
S'il y a dans la région Rhône-Alpes deux lieux qui symbolisent généralement la Résistance, dans ses épisodes héroïques et tragiques, ce sont bien les « maquis emblèmes » des Glières et du Vercors. En 1990, à l'occasion du 45ème anniversaire des massacres du Vercors, les cérémonies rendent hommage aux victimes militaires et civiles et rappellent à la population les épisodes dramatiques de l'été 1944.
Les images du reportage dont seules les dernières minutes ont été ici retenues ciblent les moments officiels de cette cérémonie. La caméra suit quelques instants l'hommage aux défunts rendu par les troupes et la musique militaire, en présence des personnalités et des acteurs encore vivants de cette histoire pendant que les images de la nécropole rappellent l'importance du nombre des morts du plateau. Les témoignages d'acteurs, même dans leur brièveté, veulent insister sur la place des maquis et l'importance de l'engagement de ces hommes pour la plupart, jeunes et inexpérimentés, Filmés dans le décor naturel de ces hauts lieux, ils rappellent les motifs de leur montée au maquis : la défense du territoire si ce n'est de leur patrie et surtout l'attachement aux valeurs de la résistance.
Le reportage consacre quelques minutes à un musée particulier : celui qu'un ancien maquisard, Joseph La Picirella a fondé à Vassieux, en 1973. Ce village martyr, détruit à 70 %, avec une centaine de ses habitants massacrés lors de l'assaut allemand de la fin juillet 1944 est celui qui, avec le village tout proche de la Chapelle en Vercors, a le plus souffert. Lieux majeurs des exactions portées envers les civils, ils en côtoient d'autres qui ont rythmé le martyrologe du Vercors : Saint Nizier, La grotte de la Luire, Valchevière, autant de lieux qui évoquent l'échec des maquis dont la stratégie privilégiait la spécificité du massif du Vercors réputé « citadelle imprenable ». En faisant appel aux dons des habitants, aux anciens maquisards ou à leurs descendants, Joseph La Picirella a constitué des collections qui sont toutes présentées dans des vitrines. Filmé devant une des pièces emblématiques de ce musée, la fresque peinte par un artiste local dans le style des années cinquante et représentant les principaux acteurs, il explique son projet : donner une expression aux personnes tant civiles que militaires, tuées durant la tragédie du Vercors. La caméra laisse deviner quelques uns des éléments présentés dans deux salles où s'accumulent les différents objets et images rassemblés par Joseph La Picirella. Les visiteurs semblent s'intéresser et s'attarder particulièrement devant les vitrines où sont exposées les photos d'identité ou les photos attestant des exactions sur les personnes. L'efficacité de cette présentation semble réelle. Le reportage choisit de le montrer avec l'interview d'une personne allemande, assez jeune, qui découvre cette facette de la guerre. En évoquant ces lieux de mémoire et en insistant sur la prise de conscience par les générations nées après la guerre, le journaliste s'inscrit dans le courant mémoriel à l'œuvre dans ces années. Au début de la décennie 1990, les maquis incarnent encore la Résistance avant que les recherches historiques ne tendent à minorer leur rôle au profit d'autres formes, notamment la résistance urbaine. En 1994, un nouveau mémorial est inauguré au col de La Chaud, et le musée de Joseph La Picirella est devenu musée départemental sous l'égide du Conseil Général de la Drôme.