L'Institut français du pétrole
Notice
Dans le cadre de la semaine de l'énergie, l'Institut français du pétrole (IFP) de Solaize ouvre ses portes au grand public. Le but de cette manifestation est de montrer que les recherches de nouveaux procédés de raffinerie du pétrole s'intéressent aux problèmes écologiques.
- Rhône-Alpes > Rhône > Solaize
Éclairage
Dans le cadre de la semaine de l'Énergie, l'Institut Français du Pétrole (IFP) ouvre ses portes, à Solaize, une commune située au sud de Feyzin où est installée, depuis 1964, une des grandes raffineries françaises. Cet institut a d'abord porté le nom de l'Institut du pétrole, des carburants et des lubrifiants lors de sa création en juin 1944 par le Gouvernement provisoire de la République Française. Son objectif était de permettre une autonomie nationale en matière d'hydrocarbures. Trois missions principales lui sont assignées, la création d'une école d'application pour compléter dans les domaines de l'exploitation du pétrole la formation d'ingénieurs, la création d'un centre de documentation pour la profession et, enfin, une forte activité de recherche. Cette dernière s'est beaucoup développée, dans ses applications industrielles, sur le site de Solaize où l'IFP s'est implanté en 1967 afin de développer des expériences qui n'étaient pas réalisables dans les laboratoires situés à Rueil Malmaison où se trouve son siège social. Le directeur du site de Lyon, Roland Huin souligne que l'on ne peut pas faire les mêmes expériences, en vraie grandeur, sur un site résidentiel des Hauts-de-Seine comme Rueil Malmaison et dans une banlieue industrielle du sud de Lyon.
Depuis sa création, cet organisme public de recherche a accompagné les évolutions de la politique énergétique nationale en s'efforçant de réaliser la liaison entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Son implantation dans le couloir de la chimie lyonnaise est tout à fait révélatrice. A Solaize, il voisine avec des centres de recherche publics (CNRS) et privés (Total). Au moment où a lieu la visite, dans le cadre d'une journée « portes ouvertes » en mai 2001, se déroule le procès de l'Affaire Elf, vaste scandale politico-financier impliquant directement les sociétés pétrolières, ce qui explique quelques remarques du commentaire qui accompagne le reportage comme l'allusion aux « commissions occultes ». A cette date, 400 personnes sont employées sur le site de l'IFP, à Solaize.
L'accueil des visiteurs vise à les persuader que l'industrie pétrolière n'est pas synonyme de pollution et que des progrès sont en cours. Les recherches menées à l'IFP se situent souvent en amont des prospections sur le terrain afin de permettre l'exploitation de nouveaux gisements dont les caractéristiques physiques et chimiques diffèrent de celles des premiers hydrocarbures utilisés comme, par exemple, ceux auxquels fait allusion le directeur de la communication, « les bruts lourds et extra-lourds ». De même le directeur de l'IFP de Lyon – le siège social et certaines équipes de recherche se trouvent toujours en région parisienne, à Rueil-Malmaison – insiste sur la nécessité de diminuer les taux de souffre des carburants automobiles. Cette préoccupation pour le dioxyde de soufre apparaît aussi dans les reportages sur la raffinerie de Feyzin.
Cette attention à l'environnement est telle que, dans les années suivantes, l'IFP va changer de nom. En 2010, l'IFP devient l'IFP Énergies nouvelles. Ce changement d'appellation est directement lié au Grenelle de l'Environnement et à la Loi Grenelle de juin 2010.
Voir une interview de Roland Huin, réalisée quelques années après le reportage, en 2005.