Georges Lavaudant à Grenoble

07 octobre 2004
03m 04s
Réf. 00305

Notice

Résumé :

Georges Lavaudant est de retour à Grenoble où il monte "La rose et la hache", une libre adaptation de Richard III de Shakespeare. Il y a 25 ans il jouait cette pièce avec Ariel Garcia Valdès au festival d'Avignon. Ils se retrouvent enfin à la MC 2.

Date de diffusion :
07 octobre 2004
Source :
Thèmes :

Éclairage

En octobre 2004, Georges Lavaudant joue à Grenoble dans le petit théâtre de la MC2, la maison de la culture récemment rénovée, une pièce La rose et la hache créée un quart de siècle avant, tout près de là, à Échirolles. Il s'agit d'une adaptation revue par Carmelo Bene de Richard III de Shakespeare, où Lavaudant interprète magnifiquement une femme, la reine.

C'est un retour sur ses terres grenobloises où s'est déroulée une part de sa carrière d'acteur et de metteur en scène qui a débuté dans la troupe du théâtre universitaire devenu Théâtre partisan en 1968, un théâtre politique d'intervention. En 1976, à peine trentenaire, Lavaudant prend la direction de la Comédie des Alpes créée une dizaine d'années auparavant par des pionniers de la décentralisation théâtrale. C'est là qu'il interprète en 1979 la première version de La rose et la hache. Le titre du spectacle a été emprunté à Cioran qui résumait ainsi le théâtre shakespearien. Avec Richard III, il fait un triomphe au festival d'Avignon en 1984 où son partenaire, Ariel Valdes Garcia est acclamé. À la suite de ce succès, ce dernier quitte la scène pour animer l'École supérieure d'art dramatique de Montpellier. Vingt ans après, en 2004, il retrouve son compère du Théâtre partisan, Lavaudant, avec une nouvelle mise en scène, marquée par celle de Carmelo Bene de La rose et la hache, à la MC2 de Grenoble.

« Jo » Lavaudant, a pris de 1981 à 1986 la tête de la Maison de la Culture de Grenoble tout en continuant à jouer sur les planches. Ensuite, successeur de Patrice Chéreau, aux côtés de Roger Planchon, il dirige le Théâtre national populaire de Villeurbanne de 1986 à 1996. Il sera enfin, dix ans directeur du théâtre de l'Odéon à Paris. Son mandat est renouvelé à deux reprises, mais en décembre 2006, le ministre de la culture le remplace par Olivier Py. Le 21 avril 2007, dans la salle de l'Odéon qu'il avait récemment fait rénover, il donne une ultime représentation de La Rose et la Hache, applaudi debout pendant de longues minutes par un public conquis et ému. Depuis cette date, il monte et joue ses nouvelles créations à la maison de la culture de Bobigny ou à la MC2 de Grenoble. Il a également joué sur nombre d'autres scènes françaises et européennes.

Michelle Zancarini

Transcription

Présentateur
Georges Lavaudant de retour sur ses terres iséroises. Le célèbre metteur en scène de théâtre et directeur de l’Odéon à Paris revisite Shakespeare à sa manière. Et c’est un vrai retour puisque Jo Lavaudant monte La rose et la Hache à la MC2, une maison de la culture grenobloise qu’il dirigeat de 1981 à 1986. Cette pièce est une libre adaptation de Richard III et elle a été créée à Echirolles il y a 25 ans. Reportage de Jean-Christophe Pain et Guy L’Hopitalier.
Ariel Garcia-Valdès
Il y en a un vivant qui t’aime bien plus que ton mari ne le pouvait.
Astrid Bas
Où est-il ?
Ariel Garcia-Valdès
Ici.
(Bruit)
Georges Lavaudant
A travers ce rôle, Ariel, il a, enfin il s’était déjà révélé bien évidemment mais là, je crois qu’il y a eu une espèce d’identification avec le personnage, non pas qu’Ariel ait des, mais le côté en même temps sadique et enfant, assassin et séducteur si vous voulez, il a trouvé là un enrichissement personnel que j’ai rarement vu atteindre par d’autres acteurs français.
Journaliste
Les retrouvailles d’un couple devenu mythique en 84, au Festival d’Avignon. Jo et Ariel. 20 ans en 68. A Grenoble, ils se jetaient à corps perdu dans le théâtre partisan à la fac et au Rio. En 79, Jo et Ariel avaient monté cette pièce en 3 semaines seulement. 25 ans plus tard, cette performance est devenue une mise en scène de légende.
Georges Lavaudant
Comme on faisait ça dans le vide, en se disant on verra bien, si ça se trouve même, on ne le jouera peut-être même pas. Il y avait rien, il y avait pas à obtenir du rendement. Donc on se permettait toutes les folies possibles et inimaginables sans se dire qu’à un moment ça serait sanctionné par quoi que ce soit. Et c’est cette liberté de théâtre qu’on s’autorise plus jamais quand on fait les grands spectacles. On fait même tout le contraire, on réfléchit, on discute, on est sérieux et patatras, on fait des conneries.
Journaliste
En 81, sous Jack Lang, Jo est le premier créateur à prendre la tête de la Macu. Pendant 5 ans il tente d'en faire la Cité des artistes, le débat est toujours d’actualité aujourd’hui.
Georges Lavaudant
On sait très bien qu’il y a dans des hangars, dans des petits théâtres, dans des caves, les nouveaux qui vont arriver et qui auront toujours besoin de contester la place centrale de, de la MC2. C’est fait pour ça si vous voulez, quand, quand il y a un très bel endroit, très beau, très fort, très identifié symboliquement, c’est magnifique parce que ça permet aussi de le contester si vous voulez. Quand il y en a pas, y a pas d’outil, on peut pas progresser.
Ariel Garcia-Valdès
Frappe, moi j’ai tué ton bel Edouard. Mais ce fut ton visage d’ange qui m’y a incité.
Journaliste
La Rose et la Hache , version 2004, c’est du théâtre comme au cinéma. Pour cette nouvelle aventure, Jo Lavaudant qui joue la Reine Margueritte a choisi le Petit Théâtre de MC2. Retour aux sources.
(Musique)