L'aménagement du port de Valence
Notice
Le transport fluvial est en plein développement. Le port de Valence, longtemps cantonné au transport des céréales mise sur la diversification pour accroître son activité. Ceci entraîne la mise en place de nouveaux équipements, pour le chargement comme pour le stockage. Ils seront inaugurés vendredi.
- Rhône-Alpes > Drôme > Valence
Éclairage
Les documents anciens qui attestent de la présence d'un trafic de marchandises sur le Rhône à hauteur de Valence ne manquent pas. Ainsi, à partir du XIIIe siècle, des quais de déchargement du sel (« grand » et « petit portalet ») ont contribué à la fortune de certaines familles marchandes installées dans la Basse Ville. Cependant, le régime tumultueux du fleuve, responsable de nombreuses inondations, associé aux aléas historiques et militaires a longtemps limité le développement d'installations portuaires dans la cité. Néanmoins, du fait du développement industriel, la première moitié du XIXe siècle a vu un certain essor du trafic fluvial valentinois : les bateliers se sont alors multipliés ainsi que les compagnies de navigation à vapeur. Mais après l'achèvement de la ligne ferroviaire Paris-Lyon-Marseille, au sein de laquelle la gare de Valence avait bonne place, le trafic fluvial a chuté très lourdement au profit du rail. Au XXe siècle, le projet d'aménagement d'un port est réalisé (1918). Mais sa liquidation est prononcée en 1958 car la structure n'est pas rentable. Par la suite, la réalisation de l'autoroute A7 en bordure immédiate du Rhône coupe définitivement la ville de son accès au fleuve.
La deuxième moitié du XXe siècle voit toutefois la naissance de deux structures portuaires. Afin de doter l'agglomération d'une plate-forme d'échanges relativement moderne, et de s'insérer dans un trafic fluvial rhodanien reparti à la hausse depuis les années 1950, la Chambre de Commerce de la Drôme et la Compagnie Nationale du Rhône s'associent pour aménager une zone industrielle et portuaire à Portes-les-Valence, à sept kilomètres en aval du cœur de la cité valentinoise. Son ouverture au trafic fluvial a eu lieu en 1969, mais les aménagements des silos, pontons et zone industrielle n'ont été achevés qu'en 1978. Conçu à l'origine comme un port céréalier, il s'est depuis diversifié (aire de stockage pour les pondéreux - dont la bentonite -, entrepôts et travail du bois) et agrandi afin de devenir une plate forme logistique multimodale : connexion à l'autoroute A7 à moins de 3 km et à la voie ferrée. Il s'est également doté en 2004 d'une plate-forme de conteneurs.
Le trafic total du port, géré par la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Drôme, demeure relativement modeste (en 2010, il est de 350 000 tonnes de produits vrac et conditionnés). Mais, après avoir connu quelques difficultés (le reportage parle du « deuil » à l'annonce de l'abandon du projet de liaison Rhin-Rhône), il est en expansion. Il accompagne ainsi une évolution globale à la hausse du trafic fluvial sur le Rhône dans la première décennie des années 2000. Celle-ci est encouragée par des préoccupations environnementales de plus en plus fortes qui se sont affirmées, par exemple, lors du « Grenelle de l'environnement » (2007), encourageant le report d'une partie du trafic routier sur les fleuves. Ainsi, certaines entreprises (comme Leroy Merlin, qui a installé, en 2009, à proximité de la zone portuaire une importante plate-forme d'entreposage et de réexpédition de stocks) confient-elles aux transporteurs fluviaux une partie croissante de leurs flux d'importation depuis Fos-sur-Mer. En 2010, le port a capté un flux de conteneurs de 6000 EVP.
Un peu plus au nord, un port de plaisance, également géré par la CCI, est installé sur le site de « l'Epervière ». Inauguré en 1979, il se présente comme le « plus grand port fluvial de plaisance » d'Europe avec plus de 400 places à l'amarrage. Il a reçu de nombreux prix et distinctions (dont le label pavillon bleu d'Europe) pour sa gestion des ressources environnementales.