L'essor des vacances aux sports d'hiver
Notice
Les stations de ski des Pyrénées et des Alpes connaissent un afflux de vacanciers de plus en plus considérable au début des années 1970.
Éclairage
La pratique du ski développée dans les années 1930 dans des villages déjà fréquentés l'été, tels que Chamonix ou Saint-Gervais, connaît un essor important dans les années 1960, à une époque où les vacances deviennent un phénomène de masse. Face au succès grandissant des sports d'hiver, l'Etat décide la création en 1964 d'une Commission Interministérielle d'Aménagement de la Montagne, sous l'impulsion de Maurice Michaud.
Un Plan Neige est alors appliqué, reposant sur l'idée que seul le tourisme de "l'or blanc" peut sauver l'économie montagnarde. De 1965 à 1975, des stations dites intégrées sont ainsi aménagées, essentiellement dans des espaces vierges des Alpes. Assimilées à de véritables villes nouvelles et réalisées par un seul promoteur, elles se veulent avant tout fonctionnelles : l'urbanisation est groupée devant le "front de neige" et tout est concentré sur la pratique du ski.
Les stations de sports d'hiver connaissent de fait une véritable explosion. On passe de 137 stations en 1966 à 200 en 1975, alors que l'on n'en comptait qu'une trentaine en 1946 et 50 en 1960. Sont notamment créées La Plagne, les Arcs, les Ménuires, Avoriaz et Isola. En 1972, ce sont 1,6 millions de skieurs qui se rendent dans les stations de sports d'hiver. Pourtant l'exploitation de l'or blanc laisse apparaître rapidement quelques limites : le ski demeure une pratique de catégories aisées - les inégalités sociales constatées pour les vacances d'été s'observent encore plus pour les vacances d'hiver - et la clientèle étrangère n'afflue pas massivement vers les stations françaises.