Deux nouveaux journaux : Lyon Figaro et Libération Lyon
Notice
Libération et Le Figaro lancent une édition lyonnaise. Les deux journaux tentent de s'imposer à Lyon, ville française de grande ampleur, qui possède cependant déjà sa presse régionale.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
En 1986, l'année même où le groupe Hersant prend possession du Progrès, pilier de la presse quotidienne régionale à Lyon, deux quotidiens nationaux implantent dans l'agglomération lyonnaise une édition régionale de leur journal.
Le 1er septembre 1986, Lyon voit donc la naissance, sous la forme d'un tabloïd, d'un nouveau journal, Lyon Figaro, qui est encarté chaque jour, dans l'édition nationale du Figaro. Le nouveau titre prend la suite du Journal Rhône-Alpes, lancé le 1er février 1977 sous la direction de Jean Gallois. Avec un équipement ultramoderne qui est présenté dans le reportage, et une jeune équipe de journalistes dirigée par Alain Buhler qui a de fortes ambitions, le nouveau titre entend couvrir l'information sur Lyon et les sept départements de la région Rhône-Alpes, autour de la politique, de l'économie et de la culture.
De façon quasi-simultanée, le 8 septembre 1986, le quotidien national Libération lance un journal dans l'agglomération lyonnaise, Lyon-Libération. Dans le reportage d'Antenne 2, le directeur du journal, Serge July, relève le défi en signifiant que la ville de Lyon bénéficiera de cette concurrence et que Lyon Figaro devra se surpasser face à Lyon-Libération. Pour meubler les. pages « Métropole », son responsable, le journaliste Bernard Fromentin, un ancien des Cahiers de Mai, a mis en place un réseau de correspondants dans l'ensemble de l'agglomération lyonnaise qui se voulait différent de celui de la presse quotidienne régionale. Aux localiers de cette dernière, souvent insérés dans les institutions ou les associations proches du pouvoir local, se substituent d'autres points de vue, plus professionnels et journalistiques, fondés sur un contact permanent avec les habitants, qui dessinent un territoire perçu et vécu autre que le territoire traditionnel des quartiers ou celui administratif des arrondissements. En 1988, Bernard Fromentin aide à la constitution d'une « société des lecteurs » de Lyon-Libération qui, avec l'organisation de débats, suscite la constitution dans le Grand Lyon d'un véritable espace public. Après l'arrêt en décembre 1992, de l'expérience de Lyon-Libération qui n'a donc duré que six ans, Bernard Fromentin reste correspondant en Rhône-Alpes du quotidien national Libération.
Deux décennies après sa création, c'est le 1er juillet 2006, que Lyon Figaro cesse de paraître. La direction du Figaro national décide alors de donner à la bibliothèque municipale de la Ville de Lyon, l'ensemble des archives photographiques couvrant ses vingt ans d'activité, ainsi que d'autres clichés provenant du Journal Rhône-Alpes. Cet ensemble de quelque 600.000 documents iconographiques classés thématiquement et chronologiquement rassemble négatifs, tirages papier et fichiers numériques. Malgré la disparition du quotidien rhône-alpin, ce don qui contribue à constituer une mémoire visuelle - trace de l'expérience plus ou moins éphémère de l'implantation en région de deux quotidiens nationaux - enrichit considérablement le patrimoine régional.