L'institut des pêches de Sète
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Résumé
Installé à Sète depuis 1954, le laboratoire de l’Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTMP), prédécesseur de l’IFREMER, mène des recherches sur la pêche et la conchyliculture et en particulier sur les causes des pollutions bactériologiques qui affectent périodiquement les coquillages de l’étang de Thau.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
16 sept. 1969
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Contexte historique
ParBiologiste Marin, Ostréiculteur
L’Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTPM), établissement public d’État dépendant du ministère de la Marine marchande a été créé en 1953, date à laquelle il succède à l'Office scientifique et technique des pêches maritimes (OSTPM), fondé en 1918. L’ISTPM est chargé des travaux et des recherches concernant l’exploitation des richesses marines, en particulier la pêche et la conchyliculture. Dans ce domaine, il est particulièrement impliqué dans le contrôle sanitaire des coquillages et dans leur épuration lorsqu’ils sont pêchés en zone polluée.
En 1954, l’ISTPM implante à Sète un laboratoire de recherches qui fonctionne également comme une station expérimentale de biologie conchylicole, l’étang de Thau servant de parc expérimental.
La qualité bactériologique des eaux de l'étang de Thau a attiré l'attention dès 1896. En effet, à cette époque, de nombreuses intoxications gastro-intestinales et quelques épidémies de fièvre typhoïde enregistrées dans différentes régions de France, furent attribuées à l'ingestion de coquillages venant de la région sétoise. Elles devaient aboutir à l’interdiction par l’État des dépôts flottants de coquillages dans le canal de Sète en 1907. Un décret de 1923 rend obligatoire le contrôle des huîtres et en confie l’application à l’OSTPM. En 1945, des zones de salubrité des eaux sont délimitées sur l’étang de Thau. Les ateliers de travail à terre (mas conchylicoles) qui se trouvent près du port de Bouzigues s’éloignent ainsi de la proximité des villages dont les eaux usées se déversent alors directement dans l’étang. La bonne qualité sanitaire des eaux devient désormais l’une des premières conditions à l’installation de ces ateliers, mais les emplacements se font de plus en plus rares et chers sur le domaine privé. À partir des années cinquante, l’administration autorise l’ouverture de concessions sur le domaine public.
Ce n’est qu’au début des années 60 que le laboratoire de l’ISTMP entreprend des recherches sur les causes de ces pollutions bactériologiques. Un établissement de stockage et de purification des coquillages, le Dauphin présenté dans ce reportage, est alors créé dans le secteur de la Pointe Courte à Sète.
La vidéo présente les nouveaux locaux modernes
dans lesquels le laboratoire de l’ISPTM est installé depuis 1968, sur le port de pêche de Sète. M. Yves Fauvel, directeur du laboratoire, explique les différentes activités du laboratoire pour accompagner le développement de la pêche et de la conchyliculture. L’une de ses missions consiste en la surveillance sanitaire des coquillages et la détection des sources de pollution de l’étang de Thau par des méthodes colorimétriques (méthode de VINCENT). L’Ichthys, après de nombreuses années de travail en mer, fut remplacé en 1996 par l’Europe, catamaran océanographique de 29,90 m dont les missions sont centrées sur la recherche halieutique et l’environnement littoral en Méditerranée.
En 1984, la fusion du Centre National pour l’Exploitation des Océans (CNEXO) et de l’ISPTM donne naissance à l’IFREMER, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer qui poursuit le suivi bactériologique des zones d’élevage d’huîtres et de moules dans le bassin de Thau. En 1991, le déclassement de l’étang de A en B, interdit la commercialisation directe des coquillages. Depuis lors les coquillages sont purifiés pendant 48 heures avant leur commercialisation. Ce déclassement a permis d’améliorer la protection sanitaire des consommateurs de coquillages et a, en définitive, « redoré » l’image du bassin de Thau et de ses produits.
Depuis le 1er janvier 2019, un arrêté préfectoral autorise la sectorisation de l’étang de Thau pour le suivi microbiologique. Ainsi, en cas de pollution bactériologique, les secteurs de Bouzigues-Loupian et Mèze-Marseillan sont gérés de façon indépendante, permettant ainsi la poursuite de la commercialisation du secteur non impacté par l’interdiction de récolte des coquillages.
Bibliographie
- Yves Fauvel, L’étang de Thau : compétition dans l’exploitation, une redite, Rapport IFREMER 4242, 1985.
- Yves Fauvel, « La pollution bactérienne des eaux et des coquillages de l’étang de Thau », Science et Pêche, vol. 152, 1966, pp. 1-11.
- Jean Mazieres, « Les coliformes dans les eaux marines et les huîtres. Application à l’hygiène ostréicole », Revues des Travaux de l’Institut des Pêches maritimes, vol. 27, 1963, p. 5-110.
Transcription
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