Vendanges dans le Midi
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Résumé
Cette scène de vendanges, extraite d’un reportage muet de 1924, se déroule dans une grande propriété du Midi de la France : un mas probablement situé sur la commune de Marsillargues dans l’Hérault. Le spectateur assiste au déroulement de la journée des vendangeurs, depuis le repas du matin jusqu’au vidage des dernières comportes dans la pastière.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
01 janv. 1924
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00041
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Éclairage
Contexte historique
ParDocteur en histoire de l'art contemporain
Le reportage « Scènes de vendanges dans le Midi » est extrait d’un film daté de 1924, dont le titre d’origine est Vendanges et industries vinicoles. Il est produit par le Ministère de l’Agriculture (MINAG). Faut-il le rappeler ? À cette époque le cinéma est muet, il ne devient parlant qu’à partir de 1927. Sa cadence de défilement passe à 24 images par seconde, alors qu’au temps du cinéma muet, c’est le cas pour ce reportage, elle n’est que de 16 images par seconde, ce qui donne des mouvements saccadés. Dans cet extrait qui dure 1 minute et 58 secondes, seules les images parlent, les différentes scènes sont précédées d’un carton brandi devant la caméra sur lequel est inscrit l’intitulé de la scène. Ainsi, sur le premier carton, le spectateur peut lire Dans le Midi. Arrivée de vendange
.
La séquence montre un charretier qui marche sur un chemin à côté de son cheval qu’il tient par la bride. L’animal tracte une charrette sur laquelle, entre les ridelles, sont entassées sur deux niveaux des comportes pleines de raisins. L’équipage vient tourner devant la caméra qui peut ainsi filmer tous les éléments de l’attelage. La modestie de l’ensemble indique son appartenance à un propriétaire moyen.
Les scènes suivantes, sont prises sur les terres d’une grande propriété. Plusieurs éléments concourent à le démontrer :
- Le nombre de vendangeurs que le spectateur peut évaluer à une trentaine.
- La présence de la voie Decauville [1] sur laquelle les tombereaux sont tractés et les deux attelages qui s’affichent à l’écran.
- Enfin la présence de grandes constructions en arrière-plan, surmontées d’une éolienne.
La première scène évoque le repas des vendangeurs pris de façon conviviale, en bordure de la voie Decauville où l’espace est suffisamment dégagé pour les accueillir avec aisance. La plupart d’entre eux sont assis ou à demi-couchés à même le sol. Certains sont installés sur des seaux ou des comportes. D’autres sont debout et vont de l’un à l’autre.
À l’heure voulue, la caméra les accompagne dans la reprise du travail : le spectateur voit alors les coupeuses, les videurs de seaux et les porteurs œuvrer à leurs tâches respectives. Alors que les coupeuses avancent d’un cep à l’autre en cueillant les raisins, les porteurs, la comporte sur la tête, filent vers le tombereau pour gravir l’échelle qui va leur permettre d’y vider le raisin. Les prises de vue permettent de voir que plusieurs échelles sont appliquées contre les parois du tombereau pour faciliter la répartition des raisins sans avoir à déplacer l’échelle trop souvent. De plus, la présence de plusieurs d’entre elles évite à un porteur de devoir attendre, charge sur la tête, que le collègue qui le précède en soit redescendu. Cette technique de récolte de la vendange au moyen de comportes de petit volume, appelées localement cornues
, portées soit sur la tête, soit sur la nuque (avec dans le premier cas un tissu torsadé appelé tortilhada, dans le second un coussin appelé cabessau) puis vidées dans un tombereau appelé « pastière », est caractéristique de l’est héraultais. Ce film constitue un témoignage rare sur cette technique de portage que les vendangeurs, souvent issus des Cévennes ou de la Lozère, maîtrisaient parfaitement pour l’utiliser à différentes fins dans leur territoire de montagne.
Une troisième ardoise, dont on a du mal à lire l’inscription, est placée devant la caméra. En haut du support, à gauche, le spectateur peut lire « Le Vin ». Le mot est souligné. Juste en dessous est écrit « Marsillargues » et tout en bas : « Vendanges » [2]. C’est donc dans cette commune héraultaise, qui possédait la plus grande cave coopérative viticole d’Europe en volume de récolte, que doivent être situées les prises de vues de vendanges et la grande propriété viticole visible en arrière-plan. Le reportage évoque également la fin du travail lorsque les vendangeurs et les quelques enfants qui ont accompagné leurs mères se regroupent autour des tombereaux.
[1] La voie Decauville est une voie de chemin de fer à faible écartement connue pour sa facilité de pause. Conçue par Paul Decauville dans les années 1870, elle permettait de déplacer des charges lourdes sur des distances plus ou moins longues.
[2] Seul un arrêt sur image permet de déchiffrer « Marsillargues » et Vendanges.
Transcription
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Date de la vidéo: 08 déc. 1993
Durée de la vidéo: 02M 31S