Les vins et spiritueux Noilly Prat
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Grâce à une méthode de fabrication traditionnelle, présentée par le maître de chai, la maison Noilly Prat, installée à Marseillan, produit un apéritif de renommée internationale : le vermouth. Après la visite de l’établissement, les touristes apprécient « l’atelier cocktail » qui leur est proposé dans la boutique de vente.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
07 août 2017
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Contexte historique
ParDocteur en histoire de l'art contemporain
En 1813, Joseph Noilly, marchand de vin et d’aromates à Lyon, décide de conjuguer les deux branches de son commerce en élaborant un produit que d’aucuns considèrent comme le plus ancien vermouth de France. Le vermouth est un apéritif à base de vin, de mistelles [1] et d’aromates. La clientèle ne tarde pas à répondre favorablement et la renommée du produit se propage. Quinze ans plus tard, en 1828, son fils Louis Noilly lui succède à la tête de l’entreprise. Voulant consolider sa politique d’exportation, il embauche en 1838, le Marseillais Claude Prat, en tant que représentant commercial pour l’Algérie.
En 1843, pour répondre au succès que remporte le vermouth familial, Louis Noilly installe un chai de production à Marseille. Nul doute que cette décision est prise en concertation avec Claude Prat qui l’année suivante, en 1844, épouse Anne-Rosine, la fille de Louis Noilly. La présence du gendre aux côtés de son beau-père est consacrée en 1855, quand les deux hommes s’associent pour créer la société Noilly-Prat & Cie. La marque est déposée en 1856. Cela fait déjà cinq ans que l’entreprise est établie à Marseillan. Dans la fabrique un chai est réservé au vieillissement des vins, afin de donner une typicité particulière au produit final.
Claude Prat meurt en 1859. Son épouse Anne-Rosine Noilly-Prat seconde désormais son père. Quand il disparaît à son tour en 1865, c’est elle qui prend la tête de l’entreprise. En 1878, son travail est officiellement récompensé par l’obtention de la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris. L’entreprise, qui ne cesse de croître, achète de nouveaux terrains à Marseillan pour y faire bâtir l’Enclos Sainte-Anne et les chais Sainte-Anne, à proximité de l’étang de Thau. Au décès d’Anne-Rosine en 1902, ses fils Louis Prat-Noilly et Jean Prat-Noilly, qui jusque-là la secondaient, lui succèdent. Un demi-siècle plus tard, l’entreprise diversifie sa production en créant en 1955 le Noilly Prat Rouge, et trente ans après en 1986, le Noilly Prat ambré, mais la firme n’appartient déjà plus à la famille fondatrice, dont le dernier membre, la comtesse Vigier, s’est éteint en 1970. Elle est rachetée la même année par la Société des Cognacs Martell et revendue en 1977 aux Italiens Martini & Rossi. C’est sous leur direction qu’est créé le Noilly Prat ambré. En 1992, la société Martini & Rossi revend ses possessions à la famille cubano-américaine Bacardi.
Le reportage, réalisé en 2017 par le journaliste Anthony Halpern, est consacré aux chais Noilly Prat de Marseillan, édifiés sur un terrain clos de 4 hectares situé au bord de l’étang de Thau, à proximité du petit port local et présentés par le maître de chai de la maison : Stéphane Senay. Les premières images montrent l’atelier-cocktail très fréquenté par les touristes. Le vermouth Noilly Prat n’est pas seulement un vin apéritif, il entre également dans la composition de cocktails célèbres, comme le Dry Martini qui aurait été inventé en 1911 par le chef barman de l’hôtel Knickerbocker à New-York.
Après celle du chai des mistelles, la visite filmée se poursuit par l’enclos : un espace en plein air dans lequel 1 200 barriques de vin jeune sont alignées et exposées aux caprices des changements météorologiques. Le journaliste rappelle pour l’anecdote, que cette manière de faire reconduit le procédé employé par Louis Noilly, au milieu du XIXe siècle, c’est-à-dire il y a plus de 150 ans. En agissant ainsi, Louis Noilly voulait reproduire le résultat de transformation que subissait le produit sur les ponts de bateaux, lors d’une traversée au long cours. Le maître de chai explique que le vieillissement à ciel ouvert provoque une oxydation contrôlée qui permet de créer un produit final unique lors de l’assemblage de tous les vins qui ont vieilli séparément dans l’enclos. Ces vins sont issus des cépages picpoul et clairette.
Les dernières images du reportage livrent une étonnante presse en cuivre, puis introduisent les téléspectateurs dans la boutique de vente où quelques visiteurs semblent heureux de s’attarder et de s’approvisionner en produits locaux. Si l’embouteillage des 4 millions de cols se fait à Marseillan, leur conditionnement est réalisé à Beaucaire (Gard). Bon an mal an, près de 80% de la production sont destinés à l’exportation.
[1] Mistelle : n.f. Moût de raisin auquel on a ajouté de l’alcool (10 à 15 %) pour arrêter la fermentation, procédé qui sert à la préparation des vins de liqueur.
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