Surveillance sanitaire en baie d'Aigues-Mortes
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
La nouvelle station d’épuration des eaux usées de Montpellier et de son agglomération est en cours de construction. La future usine, bientôt opérationnelle, rejettera les effluents en pleine mer, au large de Palavas, par une canalisation installée à 30 m de profondeur : un moyen de préserver le Lez de la pollution. Une analyse sanitaire du milieu marin est en cours.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
07 oct. 2003
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00119
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
ParChargé de mission Eau et zones humides, Département de l’Hérault
Une nouvelle station d’épuration, destinée à l’assainissement des eaux usées de Montpellier et de plusieurs autres communes de l’agglomération, est entrée en service en 2005. Depuis cette date, les eaux traitées ne sont plus directement rejetées dans le Lez mais à 11 km au large de Palavas, via un émissaire en mer. L’investissement nécessaire à la construction de cet équipement, de plus grande capacité que le précédent, et de son émissaire, a été de 170 millions d’euros.
Préalablement à la mise en œuvre de cette installation, un état des lieux du milieu marin a été réalisé, à l’aide notamment de prélèvements de moules et d’huîtres. Par leur faculté de filtration de l’eau, ces coquillages sont des marqueurs de sa qualité et renseignent sur les traces éventuelles de pollution. Les prélèvements ont été réalisés sur 7 points de la baie d’Aigues-Mortes et sont suivis à épisodes réguliers pour analyser l’évolution de l’environnement dans le secteur. L’un des points se trouve à l’embouchure du Lez, à l’endroit où les eaux traitées de l’ancienne station rejoignaient la mer, provoquant de manière très régulière la pollution des eaux de baignade et son interdiction pour raisons sanitaires.
La vidéo présente les plongeurs chargés de procéder aux prélèvements des mollusques. L’un d’eux, directeur de l’entreprise mandatée à cet effet, explique le protocole retenu. Le reportage souligne également l’inquiétude des pêcheurs du Grau-du-Roi, qui craignent une remise en cause de leurs activités économiques en raison des rejets effectués au large. Les professionnels interviewés contestent le choix d’un émissaire situé à 11 km. Ils proposent son implantation à une distance plus proche du rivage. Ils regrettent également que l’enquête publique préalable au projet ait été limitée aux seules communes héraultaises concernées et n’ait pas été élargie à l’intégralité des communes du golfe d’Aigues-Mortes.
Depuis sa mise en service en 2005, la station d’épuration traite les eaux usées de 470.000 habitants. La qualité de l’eau du Lez et des lagunes s’est nettement améliorée et les suivis réalisés en mer démontrent l’absence d’impacts négatifs. Néanmoins, cette installation a démontré ses limites lors des épisodes de fortes pluies de plus en plus fréquents dans ce secteur. Lorsqu’ils se produisent, les volumes d’eau qui transitent dans le réseau d’assainissement saturent les capacités de la station, qui déverse alors une partie des flux dans le Lez, provoquant des pollutions bactériologiques du fleuve et des lagunes associées, la fermeture de la baignade à Palavas, ainsi que le mécontentement des élus locaux et des riverains.
Le caractère récurrent des évènements orageux et des flux de pollution a fini par remettre en cause les gains environnementaux précédemment acquis. Face à ce constat, une nouvelle modernisation des installations s’est imposée et a été décidée par la Métropole de Montpellier. L’enjeu est de concevoir un système d’assainissement et de traitement des eaux permettant de parfaitement fonctionner en temps normal (dit sec), tout en étant capable de recevoir et de traiter les volumes d’eaux usées générés lors des épisodes orageux typiques de la région. L’importance des épisodes cévenols, en termes d’intensité et de durée, rend cet exercice plus délicat que dans d’autres régions françaises.
Les travaux devraient débuter en 2022 et permettre, en 2023, d’augmenter la capacité de la station d’épuration à 660 000 équivalents/habitants afin de traiter 92 000 m3/j par temps sec et 175 000 m3/j par temps de pluie, contre 130 000m3/j actuellement. Cette modernisation permettra la réduction de 50 à 75 % des déversements intempestifs dans le Lez. Cet exemple illustre bien les efforts techniques et financiers réalisés ces trente dernières années en matière d’assainissement des eaux usées dans le département de l’Hérault, afin de répondre aux enjeux environnementaux et aux obligations réglementaires. Ces investissements, subventionnés par l’Agence de l’Eau et le Département, ont considérablement amélioré la qualité des eaux des fleuves et des rivières, des lagunes et du milieu marin. Mais l’émergence de nouveaux polluants (tels les résidus de médicaments, les détergents, biocides, agents conservateurs), actuellement non traités par les systèmes d’épuration, ainsi que l’accroissement des phénomènes extrêmes de précipitations et de sécheresse liés au changement climatique, obligent les collectivités et plus particulièrement celles présentes sur le littoral, à adapter leurs systèmes d’assainissement et de traitement des eaux.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Présentateur
Au large de Palavas, le chantier de l’émissaire en mer se poursuit.Les onze kilomètres de travaux seront immergés d’ici à la fin de l’année.Et depuis quelques jours, des prélèvements sont en cours pour établir un état initial du milieu marin, avant les premiers rejets de la station d’épuration de Lattes, ce sera fin 2004.Un dossier signé Philippe Menut et Claude Pfaffmann
Philippe Menut
Nous sommes ici, près de la bouée marquant la future extrémité de l’émissaire à onze kilomètres en mer.Ces scientifiques prélèvent des moules et des huîtres, l’objectif : l’analyse de l’état actuel du milieu comme référence.Les mollusques sont de véritables marqueurs de pollution.
Eric Dutrieux
Les coquillages sont de bons accumulateurs de bactéries.C’est-à-dire qu’ils filtrent toutes les particules en suspension qui sont dans l’eau et s’en nourrissent.Parmi ces particules, il y a des bactéries, des bactéries qui peuvent être des agents pathogènes largués par l’émissaire.
Philippe Menut
Les mollusques sont ensuite analysés sur le plan bactériologique et des métaux lourds par des laboratoires indépendants.Les prélèvements de moules et d’huîtres sont effectués en sept points de la baie d’Aigues-Mortes dont les récifs artificiels.Un des points se situe au pied de la jetée sud de Palavas.
Eric Dutrieux
On est juste au débouché du Lez dans lequel se déverse, plus en amont, l’actuelle station d’épuration de Montpellier.Donc on est en train de regarder l’état zéro au niveau de cette contamination.
Philippe Menut
À cinq kilomètres en amont, l’actuelle station déverse directement ses effluents dans le Lez qui ensuite traverse Palavas, pour se diluer en bord de mer.L’usine actuelle ne traite les eaux qu’à 80 % et sa capacité ne correspond qu’à 260 000 habitants.La future usine, opérationnelle fin 2004,épurera à 95 % pour 470 000 habitants.Si les Palavasiens et les Héraultais du littoral sont en général favorables au projet, les pêcheurs du Grau-du-Roi mènent un combat farouche contre les rejets du futur émissaire et contre le président de l’agglomération de Montpellier.
Alphonse Hubidos
Puisqu’elle est si propre que ça, il n’a qu’à la garder et la mettre dans ses jardins.Pourquoi il la jette chez nous ? Il n’a qu’à la garder et en faire pour arroser ses parkings, ses pelouses, tout ce qu’il veut là-bas.Pourquoi il nous l’envoie à nous ?À ce moment-là, si elle est si propre, ils n’ont qu’à arrêter à 3000, mettre la bouée, la sortie à 3000 de la côte et nous, on a notre espace pour travailler.
Philippe Menut
Et pas à 6000 comme actuellement ?
Alphonse Hubidos
Pas à 6000 comme maintenant.
Michel Combet
Les eaux usées elles ne vont pas s’arrêter à la limite du département de l’Hérault.Et on ne comprend pas pourquoi la commune du Grau-du-Roi n’a pas été interrogée au sujet, à l’enquête publique !
Jacques Garriga
Pour avoir une meilleure dilution des effluents, il faut avoir le milieu qui s’y prête.Et donc, si on a un milieu fermé, que ce soient les étangs ou une rivière comme le Lez, on a une moindre dilution que si on va chercher à onze kilomètres et trente mètres de profondeur.
Michel Combet
Le coût de la station et de l’émissaire, 150 millions d’euros, soit le prix du Corum ou la moitié de celui de la première ligne de tramway.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 09 oct. 2019
Durée de la vidéo: 03M 30S
Réchauffement climatique : l'asphyxie des coquillages
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 05 août 1980
Durée de la vidéo: 03M 43S