Simone Veil

22 décembre 1976
01m 20s
Réf. 00091

Notice

Résumé :

Deux fois Ministre en charge de la Sécurité sociale, magistrat de formation, Simone Veil s'est rendue particulièrement célèbre par son combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse. En tant que Ministre de la Santé, Simone Veil a dû construire plusieurs plans de financement de la Sécurité sociale.

Date de diffusion :
22 décembre 1976
Source :
A2 (Collection: JA2 DERNIERE )
Personnalité(s) :

Éclairage

Une des personnalités les plus emblématiques du monde politique français, Simone Veil, est née en 1927. A 30 ans, en 1957, elle rentre au Ministère de la Justice ; 12 ans plus tard elle rentre au Cabinet de René Pleven, Garde des Sceaux (1969). Elle est nommée Ministre de la Santé de 1974 à 1976, puis Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale de 1976 à 1979, année où Jacques Barrot lui succède à la tête de ce Ministère. Elle est ensuite Présidente du Parlement européen de 1979 à 1982. Elle redevient Ministre de 1993 à 1995, avec le titre de Ministre d'Etat, Ministre des Affaires sociales et de la Ville. Elle est nommée membre du Conseil constitutionnel en 1998.

Simone Veil est donc un magistrat, mais elle est aussi un des très rares ministres à avoir occupé à deux reprises les locaux du Ministère de l'avenue de Ségur, au total pendant 5 + 2 = 7 années.

Simone Veil reste surtout connue du grand public pour son combat en faveur de l'interruption volontaire de grossesse.

Dans le domaine de la Sécurité sociale, durant son premier ministère, on garde principalement en mémoire son opération de déclenchement du déplafonnement des cotisations. Au cours de ces deux ministères, elle gère plusieurs plans de financement de la Sécurité sociale, puisque son action s'est accomplie pendant des crises financières à répétition. Dans le plan de 1993, elle décide de l'augmentation de 5 points du ticket modérateur en médecine de ville.

Simone Veil est et restera marquée, alors qu'elle n'avait que 15 ans, par sa déportation dans les camps allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle réussit à en réchapper, ce qui ne fut ni le cas de sa mère ni de son père.

Jean-François Chadelat

Transcription

Présentateur
Des médecins qui défilent dans la rue, ce n’est pas un spectacle courant. Ils étaient pourtant plusieurs milliers cet après-midi à Paris, des Invalides à la gare Montparnasse. 20 % des cabinets étaient par ailleurs fermés à Paris, et près de la moitié en province. A l’origine de la grogne des médecins, le régime conventionnel. Vous connaissez le principe, chaque médecin s’engage à respecter les tarifs d’honoraires fixés par leur syndicat et par la Sécurité sociale. Or, les médecins voudraient que ces honoraires soient renégociés dans le sens de la hausse bien sûr, mais le Ministre de la Santé ne l’entend pas de cette oreille.
Simone Veil
Je pense que ce qui inquiète les médecins, c’est d’assister à cette démographie galopante dans leur profession ; dans laquelle ils ont conscience qu’ils vont être beaucoup plus nombreux d’ici quelques années ; et qu’ils peuvent craindre dans ces conditions que la concurrence soit difficile, que certains soient amenés à exercer selon des modes d’activité qui ne soient pas aussi satisfaisantes maintenant ; et surtout que compte tenu de l’impact que l’acte médical a sur la Sécurité sociale, les pouvoirs publics soit amenés à prendre certaines mesures ; non pas du tout de nationalisation, mais simplement de restriction du pouvoir d’achat. Car s’il y a le double de médecins qui sont en activité d’ici quelques années, est-ce que la Sécurité sociale pourra supporter le double d’acte ?