Dossier politique familiale
Notice
Deux projets de loi concernant la famille sont présentés. Le premier concerne la création du complément familial, le deuxième un congé sans solde de deux ans instauré pour les mères qui viennent d'avoir un enfant.
Éclairage
Deux projets de loi sont présentés par Simone Veil, Ministre de la Santé, en présence de Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République, projets adoptés le matin même par le Conseil des ministres.
Le complément familial est instauré. Il permet en même temps de simplifier la législation en fusionnant 5 allocations, l'allocation de salaire unique, celle de la mère au foyer (et de leur compléments) et l'allocation pour frais de garde. Les montants leur sont supérieurs et accordés aux familles d'au moins trois enfants, mais aussi à celles qui ont un enfant de moins de trois ans. Un plafond de ressources est également la condition d'ouverture et de calcul du droit. Mais ce plafond plus élevé permet à plus de familles d'en bénéficier dans les tranches moyennes de revenu.
Il s'agit d'une importante évolution des prestations familiales. Ainsi il est prévu 2,3 millions de familles bénéficiaires, une fois la montée en charge accomplie.
Un congé sans solde de deux ans est instauré pour les mères qui viennent d'avoir un enfant, avec l'assurance de retrouver son emploi. Jusqu'en 2002, il était de 14 semaines seulement, avec le versement de 90% du salaire de la mère. Il faudra attendre 2002 pour l'instauration, pour les pères, d'un congé paternité, de 14 jours.
Comme le précise Valéry Giscard d'Estaing, le montant des allocations familiales sera augmenté à compter de janvier 1978 (en points de taux de la base mensuelle de calcul des allocations, de 1 point pour les familles de 2 et 3 enfants, et de 2 pour chaque enfant à partir du 4e).
Lors de cette conférence de presse donnée en mars 1977 par Simone Veil, Ministre de la Santé, et Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République, ce dernier indique que ces mesures ont pour objectif de laisser le libre choix aux femmes entre une activité professionnelle continue ou fragmentée, et l'éducation de leurs enfants. A ce moment de pleine montée du chômage, le débat sur la question de favoriser ou non l'entrée des femmes sur le marché du travail est une question centrale pour l'évolution des aides au maintien au foyer des mères, même si ce point n'est pas toujours explicitement formulé dans le débat public.