Projet de loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse
Notice
Sept ans après la promulgation de la loi sur la contraception, la Ministre de la Santé Simone Veil se prépare à défendre les 26 et 27 novembre 1974, devant les députés, un projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse, largement contesté.
Éclairage
Si désormais en France chaque femme majeure ou mineure peut choisir d'interrompre sa grossesse si elle l'estime nécessaire - et ce quelle qu'en soit la raison - et voir les dépenses occasionnées prises en charge par l'Assurance maladie, il n'en a pas toujours été ainsi.
Déjà il a fallu attendre la loi Neuwirth du 28 décembre 1967, relative à la régulation des naissances, pour que la contraception soit autorisée et la loi du 4 décembre 1974 pour son remboursement par la Sécurité sociale.
Quant à la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), c‘est Simone Veil [1], Ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, qui porte ce projet de loi sociétale particulièrement décrié.
Face à une Assemblée nationale quasi exclusivement masculine, elle doit mobiliser toute sa force de conviction, et notamment lors de son discours du 26 novembre 1974 devant les députés, pour que la loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil, qui encadre la dépénalisation de l'avortement en France, soit adoptée : « Parmi ceux qui combattent aujourd'hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d'aider ces femmes dans leur détresse... aucune femme ne recourt de gaité de cœur à l'avortement » .
Et encore il s'agit d'une loi provisoire pour cinq ans, dont le législateur rend les dispositions définitives fin 1979 (loi du 31 décembre).
Pour autant, ce n'est qu'en 1983 que la couverture des frais de soins et d'hospitalisation afférents aux interruptions volontaires de grossesse non thérapeutiques intervient et c'est la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013 qui prévoit une prise en charge à 100 % des IVG par l'Assurance maladie.
Les grands principes de la loi de 1975 n'ont pas été remis en cause depuis lors, la loi de juillet 2001, relative à l'IVG et à la contraception, l'ayant simplement modernisée pour tenir compte des évolutions médicales et sociales (allongement du délai de recours à l'IVG en le portant de 10 à 12 semaines de grossesse, possibilité de pratiquer l'IVG en médecine de ville ou encore d'accepter son accès aux mineures sans autorisation parentale...).
[1] Voir également le document Simone Veil.