Pierre Soulages, l'Œuvre imprimée
Notice
En mai 2003, la Bibliothèque Nationale de France prenait le parti original et unique d'exposer les pièces créées par Pierre Soulages en dehors du support privilégié de la toile : son œuvre imprimée. Ce document propose une rencontre avec l'artiste dans son atelier puis dans les espaces d'exposition.
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Éclairage
En mai 2003, la Bibliothèque Nationale de France exposait L'œuvre imprimée de Pierre Soulages. Cette exposition, dont le commissariat a été confié à Marie-Cécile Miessner, prenait le parti original et unique d'exposer les pièces créées par Pierre Soulages en dehors du support privilégié de la toile.
En présentant la totalité des œuvres imprimée de l'artiste, c'est-à-dire quarante-trois gravures, quarante-neuf lithographies et vingt-six sérigraphie, cette exposition démontrait que cette pratique reste extrêmement rare et représentative de certains moment précis de la création de Pierre Soulages. En effet, à l'inverse de ses contemporains Alechinsky ou Tàpies, dont l'oeuvre est extrêmement riche de ce type de production, les œuvres imprimée de Pierre Soulages restent le témoin de moments de créations intenses, uniquement dédié à l'art de l'impression. Ainsi, dans le catalogue d'exposition, Pierre Encrevé souligne que depuis ses débuts dans l'atelier de la rue Foyatier de Montmartre dans les années 1950, Pierre Soulages a travaillé la gravure par « crises », délaissant pendant ce temps tout autre support d'expression. Le tournant de l'année 1979 et le développement des outrenoirs et des recherches autour du noir lumière sont ensuite venus assourdir pour un temps la création par impression.
L'exposition de la Bibliothèque Nationale de France fut l'occasion de montrer le travail de Pierre Soulage sous un autre angle ; il ne s'agit plus de peintures mais toujours de la recherche de la lumière et des déclinaisons du noir dans son rapport avec le support. Dans ce document, Pierre Soulages évoque un souvenir qu'il aime partager : celui de ses expériences d'écolier, lorsqu'il noircissait ses cahiers pour exalter la blancheur de la feuille. Au cours de l'entretien accordé au journaliste, il réaffirme l'importance de la temporalité dans le processus de création : il n'est pas venu le temps des rétrospective et de la contemplation de son travail mais encore et invariablement celui de l'expérimentation de ce que sera l'œuvre qu'il créera demain.
La mise en exergue de ce corpus imprimé lors de l'exposition à la Bibliothèque nationale de France a en quelque sorte été l'amorce d'une partie du projet scientifique et scénographique du musée Soulages de Rodez, inauguré en mai 2014.