Le rap à Marseille
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Marseille a la réputation d'être la capitale française du rap. Le succès d'IAM, l'un des grands groupes du genre, a généré l'apparition d'une multitude de nouveaux rappeurs.
Date de diffusion :
07 avr. 2000
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Contexte historique
Le rap est le genre mixte issu du hip hop. Il se définit comme une activité musicale mêlant danse, graphisme et musique à textes. À Marseille, ce courant musical importé des États-Unis s'est rapidement affirmé comme un mode d'expression unique, permettant une mise en avant de l'identité marseillaise. Les différents groupes de rap qui se développent dans la cité phocéenne dès la fin des années 80 s'affirment d'abord comme marseillais avant tout autre chose. À cet égard, le titre du second album d'IAM intitulé De la planète Mars (abréviation de Marseille, 1991) démontre bien l'importance du territoire dans lequel ils évoluent, quelles que soient leurs origines (italienne, maghrébine, sénégalaise, comorienne, malgache, etc.). Plus encore qu'une appartenance à Marseille, les rappeurs revendiquent leur ancrage dans le quartier ou la cité territoire où ils ont grandi, le plus souvent au centre-ville (1er, 2ème, 3ème arrondissements) ou dans les quartiers Nord (15ème et 16ème arrondissements).
Le premier groupe de rap marseillais a pris naissance en 1986 dans les locaux de Radio Star, aux grottes Loubières, chez René Baldaccini. Entre 1986 et 1988, le "fait" rap s'installe à Marseille, mais c'est avant tout le temps de l'apprentissage des techniques et de la formation d'un public. L'année 1990 est décrite comme la "grande époque du rap à Marseille". Producteurs et amateurs de musique de rap se réunissent autour du Vieux-Port pour parler des dernières nouveautés. À partir de ce moment-là, deux phénomènes se développent en corrélation : la prolifération des groupes de rap (Fonky Family, Psy4, etc.) et l'utilisation de cette musique dans le cadre d'actions sociales en direction des jeunes. Ces actions revêtent avant tout un caractère pédagogique avec l'intervention de membres de groupe de rap dans des locaux scolaires afin d'initier les jeunes des quartiers à l'écriture et à la danse. Mais l'engagement des rappeurs peut aussi avoir un aspect plus politique. Ainsi, en mai 1995, à la suite de l'assassinat d'Ibrahim Ali, un jeune adolescent d'origine comorienne membre du groupe B. Vice, par des colleurs d'affiches du FN, les membres du groupe IAM se sont mobilisés pour inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales pour contrebalancer le vote d'extrême droite.
Bibliographie :
Béatrice Sberna, Une sociologie du rap à Marseille : identité marginale et immigrée, Paris, L'Harmattan, 2001.
Transcription
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