Gabriel Bacquier fête ses trente ans de carrière à Aix
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Gabriel Bacquier interprète Don Pasquale au festival d'Aix. Après une interruption de 11 ans, le voilà de retour au festival d'Aix en Provence, où Gabriel Dussurget l'a fait débuter dans le rôle de Don Juan en 1960.
Date de diffusion :
21 juil. 1990
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En 1990, Gabriel Bacquier est de retour à Aix pour la reprise de Don Pasquale donné en 1978 sur la place des Quatre-Dauphins. Mais l'évènement de cette année-là est la production des Indes galantes de Rameau, mises en scène par Alfredo Arias, alors que William Christie - qui devient l'un des piliers du Festival - assure la partie musicale.
À l'instar du Festival de Cannes et du Festival d'Avignon, le Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence fut créé juste après la Seconde Guerre mondiale. L'initiative en revient à Gabriel Dussurget, qui, après un essai concluant en 1947, lança avec quelques amis et sous le patronage de plusieurs mécènes, dont la comtesse Pastré, et avec l'appui de la Société thermale, la première édition du festival d'Aix en juillet 1948. Le premier opéra donné dans la cour de l'Archevêché, aménagée pour l'occasion avec des décors de Georges Wakhevitch, fut Cosi fan tutte de Mozart, resté peu connu en France. L'accueil enthousiaste du public encouragea Gabriel Dussurget à persévérer dans une formule qui mêle toujours opéras et concerts et qui continue de faire la part belle aux opéras de Mozart qu'il va faire découvrir en France. En 1949, le succès rencontré par Don Giovanni dans les décors créés par l'affichiste Cassandre apporte au jeune festival une audience internationale qui en fait rapidement l'un des plus renommés en Europe. Dussurget, qui règne sur le festival jusqu'en 1974, fait découvrir de nombreux talents. Dès 1951, il a ouvert la programmation aux contemporains de Mozart, mais pas seulement puisqu'il ira jusqu'à intégrer des oeuvres du XXe siècle. La cour à ciel ouvert de l'Archevêché est le coeur du festival. Les décors sont signés Balthus, Derain, Giacometti Masson, mais le théâtre à l'italienne conçu par Cassandre en 1949 reste utilisé jusqu'au départ de Gabriel Dussurget en 1972. Son successeur Bernard Lefort entend privilégier le bel canto, les opéras italiens du XIXe siècle - Verdi -, fait venir des divas comme Montserrat Caballe, Ruggiero Raimondi, Jose Contreras, etc. (en même temps que, place des Cardeurs, Joan Baez ou Ella Fitzgerald). Son successeur, Louis Erlo, directeur du Festival de 1982 à 1996, prolonge cet effort, tout en revenant au baroque et à Mozart, dont 1991 sera "l'année".
La cour de l'Archevêché, épicentre de ce grand évènement mondain qu'est aussi le festival, retentit des musiques de Glück, Monteverdi, Haendel, Purcell, etc., alors que des chefs d'orchestre déjà reconnus ou qui vont le devenir, Karajan, Munch, Giulini... sont au pupitre et que nombre de talents, comme Gabriel Bacquier ou Teresa Berganza se font découvrir. Un succès à Aix ouvre les portes de tous les grands théâtres lyriques, comme le souligne le baryton Gabriel Bacquier qui a rencontré la réussite, ici, en 1960, en interprétant Don Giovanni grâce à Dussurget. C'est là qu'a commencé sa carrière de grand "mozartien". En dépit des difficultés financières rencontrées qui pousseront Louis Erlo à abandonner en 1996, le Festival reste un lieu très apprécié des festivaliers du monde entier. On y croise tous les ans au mois de juillet des personnalités et des vedettes, ainsi que nombre de touristes américains, anglais, allemands et hollandais. La musique gagne alors toute la ville, contribuant ainsi à populariser un évènement resté longtemps élitiste. En dépit de moments difficiles, de périodes de vaches maigres et d'engourdissement, le Festival d'Aix se maintient au premier plan comme le grand festival d'art lyrique français et international. Cette position est consolidée par la direction que Stéphane Lissner a assuré de 1997 à 2007, bénéficiant de la rénovation complète du théâtre de l'Archevêché, inauguré en mai 1998, de la création du centre de production de Venelles qui facilite la réalisation de coproductions internationales et de l'élargissement des lieux de spectacle avec la cour de l'hôtel Maynier d'Oppède (1998), le théâtre du Grand-Saint-Jean dans la campagne d'Aix (1999), le théâtre du Jeu de Paume en 2000, et, depuis juin 2007, le Grand Théâtre de Provence. Désormais dirigé par Bernard Froccoulle, ancien directeur du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, le Festival International d'Aix reste l'une des références mondiales en matière d'art lyrique.
Bibliographie :
Alain Gueullette, Le Festival d'Aix-en-Provence. Histoire mythologie, divas, renseignements pratiques, Paris, Éditions Sand, 1989.
Transcription
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