Les Forts Vauban au patrimoine mondial de l'Humanité
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Les forts de Briançon et de Mont-Dauphin, œuvres de Vauban, sont désormais inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Ce classement entraînera une fréquentation touristique supplémentaire, ce dont se félicitent le président du conseil général des Hautes-Alpes et le maire de la petite commune – 140 habitants – de Mont-Dauphin.
Date de diffusion :
07 juil. 2008
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Contexte historique
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Le 7 juillet 2008, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture), réunie à Québec, a inscrit douze des quatorze sites du Réseau des sites majeurs de Vauban, à la Liste du Patrimoine mondial de l'humanité. Parmi ces sites, deux se trouvent dans les Hautes-Alpes, Briançon et Mont-Dauphin. Depuis la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel adoptée en 1972, l'UNESCO sélectionne des sites exceptionnels sur la base de dix critères dont l'un – fournir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine – correspond tout à fait à l'œuvre de Vauban. Briançon et Mont-Dauphin viennent s'ajouter aux deux autres sites sélectionnés dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le théâtre antique et l'arc de triomphe d'Orange et le centre historique d'Avignon, autour du Palais des papes, inscrits respectivement en 1981 et 1995.
Briançon, sous-préfecture des Hautes-Alpes, perchée à 1 326 mètres d'altitude, est connue pour être la plus haute ville d'Europe. Ville-frontière, au pied du col de Montgenèvre, dans une région longtemps disputée entre le royaume de Piémont et le royaume de France, elle est aussi très connue pour sa ville haute fortifiée et les fortifications qui couronnent les hauteurs environnantes. Cet ensemble unique porte la marque de Vauban (1633-1707) qui, le 22 novembre 1692, avait remis son Projet des ouvrages à faire à la ville et au château de Briançon. Les constructions fortifiées élaborées par Vauban avaient pour objectif de protéger le royaume de Louis XIV, dont les entreprises guerrières prenaient un tour critique et, parfois, désastreux. Vauban revint à Briançon en 1700, la frontière s'étant encore rapprochée de la ville. La ville haute et le fort des Salettes datent de son époque, les autres constructions sont postérieures. C'est à partir de 1721, que, pendant treize ans, le marquis d'Asfeld, son successeur comme directeur général des fortifications de France, a fait édifier une barrière de forts, soit six ouvrages « à la Vauban » (forts des Trois-Têtes, du Randouillet, Dauphin, d'Anjou, redoute du Point du Jour, Communication Y et le pont d'Asfeld). Ces fortifications ont été classées aux Monuments historiques entre 1979 et 1989. Depuis 1978, l'association « Le Club du Vieux Manoir » a pris en charge la restauration du fort des Salettes (voir La restauration du Fort des Salettes à Briançon). Les travaux de restauration ont pris plus d'ampleur à partir de 1987. La ville a obtenu le label « Villes et pays d'art et d'histoire » en 1990.
La place forte de Mont-Dauphin, au débouché de la vallée du Guil (le Queyras), a été construite sur les plans de Vauban à partir de 1693. Occupée par intermittence par des troupes, servant régulièrement à héberger provisoirement des réfugiés, elle a été restituée par l'armée en décembre 1965 et classée « monument historique » le 18 octobre 1966.
Préparant la candidature du réseau Vauban auprès de l'UNESCO, les sites, dont ceux des Hautes-Alpes, avaient célébré l'« année Vauban » en 2007. L'inscription vient donc couronner une œuvre collective et de longue haleine. Elle ajoute un atout supplémentaire au tourisme d'un département dont c'est l'une des principales sources de revenus.
Bibliographie :
Jacqueline Routier, Briançon à travers l'histoire, Gap, Société d'études des Hautes-Alpes, 1997, 563 p.
Bertrand Bodin et Corinne Bruno, Briançon : Vauban et son empreinte, Grenoble, Libris, 2006, 95 p.
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