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30 oct.
1982

Dans le port de nulle part avec Beineix

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Résumé

A l'automne 1982, Jean-Jacques Beineix est à Marseille pour les extérieurs de La Lune dans le caniveau. Le Journal régional du 30 novembre rend compte d'une nuit de tournage dans la cokerie de Fos-sur-mer. Pour réaliser «un plan qui, précise la journaliste, ne durera que douze secondes », Beineix a demandé un dispositif dantesque, nécessaire à ses yeux pour créer l'ambiance du « port de nulle part », dans lequel se déroule l'histoire. Il ajoute que le prix d'un film n'a de l'importance que « parce qu'il permet de faire de belles images ». La journaliste souligne que ce long-métrage, très attendu par le public et la critique, est une entreprise à haut risque tandis que Gérard Depardieu et Nastassja Kinski, les deux vedettes du film, répètent leur scène.

Date de diffusion :

30 oct. 1982

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Contexte historique

Par

En 1981, La Lune dans le caniveau, le plus beau des romans de David Goodis, en tout cas le plus noir, est enfin traduit en français. Bientôt suivie par d'autres titres, cette traduction déclenche une véritable mode Goodis, bien plus importante que celle que la France a connu à la fin des années 50, quand la Nouvelle Vague en avait fait un de ses auteurs de chevet.

Cet engouement s'étend rapidement au cinéma. Gilles Béhat (Rue barbare, 1984) Francis Girod (Descente aux enfers, 1986) et - produit par le français Jacques Bral - Samuel Fuller (Sans espoir de retour, 1989) adaptent successivement l'écrivain américain. Mais Jean-Jacques Beineix a une longueur d'avance sur ses confrères : il a annoncé son intention de porter La Lune dans le caniveau à l'écran dès sa sortie en librairie.

Le réalisateur est alors la nouvelle coqueluche du cinéma français. Bien que descendu en flammes par la critique en raison de son « esthétique de spot publicitaire » et de son « travail de caméra tape-à-l'œil », son premier film, Diva, est devenu l'objet d'un véritable culte, et un énorme succès au box-office, couronné par quatre Césars. Toutes les portes lui sont donc ouvertes quand il entreprend ce deuxième film.

L'intérêt de Beineix pour Goodis n'est pas (que) de circonstance. Outre qu'il l'a lu et a décortiqué ce qu'en avait tiré Truffaut dans Tirez sur le pianiste, il a été le premier assistant de René Clément sur La Course du lièvre à travers les champs, qui est déjà, bien que Japrisot en ait fait quelque chose de très personnel, une adaptation de Goodis ! (Voir ce document)

Le Marseille qu'il a découvert à l'occasion de ce tournage lui donne-t-il l'idée d'en faire le « port de nulle part » décrit par le romancier ? C'est possible. Mais, de fait, l'équation est presque inévitable. La cité phocéenne et l'univers poisseux du roman noir semblent faits pour se combiner en de sombres et multiples variantes. Dans les années 90, l'école du polar marseillais, Izzo et Carrese en tête, se construira d'ailleurs là-dessus.

Le cinéma, lui, a pioché dans le mythe du « port des rêves perdus » dès l'époque du muet. Beineix s'inscrit donc dans une longue tradition. Mais il le fait à sa manière, dans la boursouflure néo-baroque et la démesure. Disposant d'un budget très important - qu'il dépassera néanmoins largement – il reconstitue tout un quartier en studio, à Cinecittà, et n'utilise les décors naturels que pour les scènes dans le port et sur les quais.

Le tournage, qui dure un peu plus de trois mois, est un cauchemar. Le réalisateur multiplie les plans tarabiscotés à la Louma – une caméra alors nouvelle, située au bout d'un bras articulé, et pouvant filmer dans toutes les positions – ce qui contraint son équipe technique à d'harassants prodiges d'ingéniosité. Gérard Depardieu, qui tient le rôle principal, est ivre en permanence. Sa partenaire, Nastassja Kinski multiplie les crises de larmes. Quand l'équipe rallie Marseille pour les trois dernières semaines de tournage, la folie a gagné tout le monde. Malgré les dépassements de budget et de date, Beineix ne renonce à aucune de ses exigences mégalomaniaques. Ainsi, à peine arrivé, il découvre dans le port un vieux cargo chinois qu'il veut aussitôt en arrière-plan, pour certaines séquences, mais qui doit appareiller. Qu'à cela ne tienne : la production paiera pour que le vraquier (qui deviendra l'élément central de l'affiche) reste à quai quelques jours supplémentaires ! Ce que l'on voit dans l'archive est du même acabit. Tourné de nuit dans la cokerie de Fos, ce plan de quelques secondes demande un éclairage dément et une équipe pléthorique. Et Beineix exigera de surcroît des artificiers pour colorer diversement les panaches de fumée crachés par l'usine !

Sélectionné à Cannes, La Lune dans le caniveau sera l'objet d'un des plus féroces lynchages médiatiques de toute l'histoire du Festival. Il connaîtra parallèlement un échec public. Beineix rebondira avec son film suivant, 37°2 le matin. Quant au producteur du film, Daniel Toscan du Plantier, il écrira, dix ans plus tard, dans ses souvenirs : « A ce jour, je ne sais toujours pas si j'ai produit un monument de nombrilisme ou un chef-d'œuvre incompris. »

Bibliographie :

David Goodis : La lune dans le caniveau, 1953 (trad. française,1981) Poche

Jean-Jacques Beineix : Les Chantiers de la gloire, Fayard, 2006.

Filmographie

J-J. Beineix : La Lune dans le caniveau, 1983. (disponible en dvd)

Transcription

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