Nice célèbre sa Promenade des Anglais
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La grande manifestation « Nice 2015, promenade(s) des Anglais » qui réunit 13 musées et galeries et 14 expositions du 12 juin au 4 octobre 2015 est organisée pour promouvoir la célèbre promenade au classement mondial de l’UNESCO. Le reportage revient sur son histoire et ses représentations depuis l'arrivée des premiers touristes hivernaux au XIXe siècle.
Date de diffusion :
31 juil. 2015
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La ville de Nice a lancé en 2014 la candidature de la Promenade des Anglais au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. C’est dans cette perspective qu’ont été organisées 14 expositions, simultanément, dans les musées niçois durant l’été 2015. Elles offrent des éclairages divers - environnement, archéologie, histoire, vie culturelle - sur cette célébrissime Promenade qui longe sur 6 kilomètres la non moins mythique Baie des Anges. Cette initiative, dont le maître d’œuvre a été Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture et organisateur en 2013 de « L’été Matisse » (voir Exposition "Un été pour Matisse"), entre en concurrence avec Cannes qui porte la candidature de sa non moins célèbre Croisette pour le même label Unesco.
Les deux promenades littorales ont la même origine. Cannes et Nice ont été des étapes sur le « Grand Tour » que faisaient les voyageurs, en particulier les aristocrates britanniques, en se rendant en Italie, depuis le XVIIIe siècle. C’est ainsi que Cannes fut « découverte » et lancée par lord Brougham en 1834. Nice, qui ne deviendra française qu’en 1861, avait déjà une petite colonie anglaise et c’est à l’initiative de son pasteur anglican qu’un premier aménagement - celui d’une terrasse - fut réalisé en 1822 sur ce que les habitants commençaient à appeler en nissart (le nissart est un dialecte occitan) camin dei Anglès. C’est en francisant l’expression qu’il devint en 1844, à l’occasion de son premier élargissement, la Promenade des Anglais. Suivant le fil de l’exposition présentée au Musée Masséna (La Promenade ou l’invention d’une ville), le reportage revient sur une partie de son histoire, celle qui va lui donner sa notoriété au temps de la splendeur niçoise, lorsque la ville, désormais française et desservie par le chemin de fer en 1864, devient la résidence d’hiver d’une partie de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie européennes (française, allemande, russe, etc.). Les Anglais, ou plutôt les Britanniques, restent les plus nombreux et donnent le ton, notamment en matière d’hygiène publique (d’où l’aménagement de la voierie) et de loisir (yachting, land-tennis, etc.). La Promenade ne va plus cesser d’être agrandie, pour les cavaliers, puis pour les voitures, et prolongée au fur et à mesure de l’étalement de la ville le long de la mer jusqu’à l’embouchure du fleuve Var. Elle est au centre de la vie festive niçoise, celle que, pour l’Entre-deux-guerres, met en scène Raoul Dufy. Le reportage montre l’une de ses toiles qui représente l’un des « clous » de la Promenade : la jetée-promenade avec son casino avec son dôme, palais de verre « à l’anglaise », construit en 1891 – ou plutôt reconstruit car un premier bâtiment a été incendié en 1883. La Promenade est un spectacle que les frères Lumière n’ont pas manqué de fixer sur leur pellicule et, là encore, c’est la jetée-promenade qui attire leur regard. C’est sur la Promenade que se déroulent désormais les batailles de fleurs et, aux abords de la place Masséna, le Carnaval organisé à partir de 1873-1875 (voir Le Carnaval de Nice). La riche clientèle qui fréquente ce que l’on commence à appeler la Riviera ou la Côte d’Azur fait édifier tout le long de la Promenade des hôtels particuliers, « villas » ou « palais ». Sa présence conduit aussi à la construction d’hôtels de luxe, tous représentatifs du style de leur époque, le Victoria dès 1855, le Westminster en 1881, le Négresco en 1913, le Palais de la Méditerranée en 1929. Ces deux derniers ont été partiellement classés aux Monuments historiques (in extremis pour le dernier promis à la démolition en 1989). Y sont inscrits aussi le Palais de l’Agriculture et le Musée Masséna qui datent tous les deux de 1901. Bien qu’elle ait été touchée par la spéculation immobilière et la multiplication d’immeubles sans caractère, la Promenade aligne d’autres édifices remarquables, dont le Centre universitaire méditerranéen, annexe de l’Université d’Aix-Marseille, créé en 1933 sous la présidence de Paul Valéry, afin de constituer un pôle intellectuel, particulièrement tourné vers l’Italie et la Grèce.
À ce moment-là, la fréquentation touristique est en train de changer et la saison estivale commence à prendre le pas sur la villégiature d’hiver, ce que le reportage montre très bien avec de riches touristes - de plus en plus américains - descendant de voiture, ou de jeunes femmes se promenant en maillot de bain. Le soleil et la mer deviennent les principaux atouts du littoral. Leurs couleurs inspirent les artistes, Dufy bien entendu, qui séjourne à Nice entre 1925 et 1929, et Matisse qui lui s’y installe, ou, plus tard, Chagall pour lequel la ville ouvrira un musée en 1973. Les photographes font leurs délices des scènes que la rue ou la plage leur offrent et c’est non sans une évidente distance ironique que le Britannique Martin Parr livre son regard sur le monde de la plage dans l’exposition Life’s a Beach. Un Anglais à Nice présentée au Théâtre de la Photographie et de l’image.
Le reportage condense de façon ramassée, mais pertinente, le projet porté par Jean-Jacques Aillagon, celui de faire « un bilan complet patrimonial, architectural de la Promenade des Anglais, un état des lieux et sa transformation dans le temps ». On pourra retenir la conclusion que le journaliste en tire, en constatant que la Promenade des Anglais n’avait pas cessé d’être le reflet des époques qu’elle traversait.
Bibliographie
- Alain Ruggiero dir., Nouvelle histoire de Nice, Toulouse, Editions Privat, 2006, 383 p.
- Ralph Schor, Stéphane Mourlane, Yvan Gastaut, Nice cosmopolite, 1860-2010, Éditions Autrement, 2010, 219 p.
Transcription
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