Gui Broglia chante Lafont
Notice
Résumé
Sur les remparts d'Aigues-Mortes, le poète et écrivain Robert Lafont et le chanteur et musicien Gui Broglia expliquent leur projet commun : des adaptations en chanson et en langue d'oc de poèmes de Robert Lafont, qui fut le professeur du chanteur. Gui Broglia interprète ensuite en s'accompagnant à la guitare le poème Aquí.
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Date de diffusion :
09 déc. 1965
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- 00099
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Contexte historique
Par
Si son œuvre littéraire immense couvre tous les genres, l’écrivain Robert Lafont, comme tant d’autres auteurs occitans, fut avant tout un poète.
Guy Broglia est d’abord l’élève de Robert Lafont au lycée Daudet de Nîmes dans les années 1950 puis se prépare à devenir médecin à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard. L'idée lui vient de mettre en musique et de chanter des poèmes de Lafont, pris dans son recueil Dire, publié en 1957.
Au milieu des années 1960, Lafont convie Broglia à chanter dans ce même lycée quelques-uns de ces poèmes mis en musique, parmi lesquels le très beau Per Mezz Mezzrow, dont Lafont aimait beaucoup la mélodie. Mais aussi des textes qu’il écrit spécialement pour lui : Passe carriera et Aquí, interprété dans la vidéo, que l'on retrouve la même année 1965, avec trois extraits de poèmes, sur un disque intitulé Gui Broglia canta Robert Lafont, édité par la section du Gard de l'Institut d'études occitanes. Un deuxième disque suit en 1966, Gui Broglia canta la terra d'Òc, où l'on peut découvrir plusieurs autres chansons écrites spécialement pour Broglia par Lafont : Li filhas dau país d'Òc ; L'ombra de la terra ; Tu.
Cette irruption du texte poétique chanté devait être le déclic pour la naissance de la Nòva cançon : un des phares de celle-ci, Marti, est encore capable, plus de 50 ans plus tard, de fredonner Aquí.
Ce texte reprend les motifs du premier poème publié par Lafont en 1943 dans la revue ÒC : « Aigas mortas… » et c’est un heureux hasard que cet échange avec Broglia soit filmé sur les remparts de la cité. Il y a en effet des paysages lafontiens, et la Camargue avec ses « paluns » (marais) en est un, que figure ici le beau verbe occitan employé par Lafont « s’empaluna » (devient marais). Derrière la simplicité de paroles adaptées à l’expression chantée, tout un monde se révèle, entre le moment de l’intimité amoureuse « Aquí siam sols e nos aimam », dans un « maset sens ges de pòrta » et l’immensité cosmique du paysage, entre l’instant vécu et les profondeurs du passé qui vit dans la tour de Constance, le souvenir des prisonnières protestantes du temps des Camisards évoquées de façon elliptique par la formule « l’esper matat / la fe poirida ».
Vingt ans plus tard, un autre chanteur occitan, Jan-Mari Carlotti, interprète lui aussi des textes de Lafont qu’il enregistre en 2005 dans Dire, un album qui reprend le titre du premier recueil d’envergure de l’auteur (Dire, IEO, 1957). La préface de Philippe Gardy au livret qui accompagne le CD insiste sur l’importance du recueil de Lafont : « Robert Lafont était déjà connu comme poète. En 1946, dans ses Paraulas au vièlh silenci (Paroles au vieux silence), si justement nommées, s’essayait déjà une voix à la recherche d’un ton nouveau, d’un chant à la fois plus général et déjà affirmé, mais qui en restait encore aux premiers mots, ceux des balbutiements de l’aube ». Dix ans plus tard, Dire, qui ajoute de nombreuses pièces inédites à d’autres déjà publiées depuis 1945 (tout particulièrement, en 1956, la Cantata de la misèria dins Arles, dans Les Lettres françaises, avec des illustrations du peintre Théo Rigaud à qui elle était dédiée), s’affiche comme le grand poème ouvert du désir ».
Cette Cantata de la misèria dins Arle, qui clôt la section Dire l’òme, dire lo sègle [Dire l’homme, dire le siècle] évoque une Provence loin des clichés touristiques : la Camargue des rizières où errent des gitans en proie au racisme, où triment les ouvriers kabyles, où rôde le fantôme de Van Gogh avant qu’il n’aille « s’enfermer à Saint-Rémy ». Le texte s’achève sur ce cri d’humanisme : « Darrier la fam e lei mitralha / son lei terraires de la Patz / la Patz de sòmi e d’archimbèla / pèr pesar tot lo ris dau mond. Òme òme òme òme… // Arle levada Arle torres »(« Derrière la faim et la mitraille / il y a les terroirs de la Paix / la Paix de rêve et de balance / pour peser tout le riz du monde. / Homme homme homme homme // Arles dressée Arles des tours. »)
Transcription
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