Brésil : Résistance Fort Santo Antonio
Notice
A Bahia des associations dont le GCAP se préoccupent des enfants miséreux en les faisant participer à des cours de danses traditionnelless, dont la capoeira. D'origine africaine, angolaise plus particulièrement, cette danse assimilée aux arts martiaux, initialisée par les esclaves se pratique au son d'un instrument d'origine bantou le berimbau. Le reportage nous ouvre les portes d'une école, dirigée par Maitre Moraes, où les enfants s'entrainent aux figures de la capoeira puis nous entraine chez un musicien fabricant de berimbau.
Éclairage
Alors que la capoeira modernisée, promue par les élèves de Bimba, des maîtres de Bahia comme Carlos Senna et les autorités sportives du pays, domine au Brésil et à l'exportation, le Bahianais Moraes, alors militaire en poste à Rio de Janeiro, fonde en 1980 un groupe, le GCAP, qui se transportera bientôt à Salvador. Il se différencie des styles de capoeira courants par un discours fortement ethnique et combatif, qui s'oppose à l'idée, prédominante jusque là, de la fusion progressive et cordiale des « trois races » du Brésil.
Il adopte l'uniforme jaune et noir inventé par maître Pastinha et l'affirmation que la capoeira est une survivance d'un jeu venu d'Afrique dans les navires négriers. Surtout, le GCAP réhabilite et met en avant ce que l'évolution vers le sport et vers le spectacle avait condamné : le jeu lent et rusé avec un style de mouvement nègre qui refuse l'esthétique du ballet et de la gymnastique.
En butte à l'hostilité des autres groupes, la capoeira angola renouvelée montre sa vitalité en se développant en groupes et en tendances, et finit par s'imposer comme un des styles majeurs, dans lequel les capoeiristes de toutes origines viennent pêcher des éléments.
La capoeira angola moderne fondée par Moraes, professeur d'anglais de son métier, est un processus d'éducation. À ce titre, elle a fait l'objet de plusieurs études universitaires, au Brésil et ailleurs.