Voyage à Saint Etienne
Notice
Lors d'un voyage à Saint-Etienne, le général de Gaulle s'exprime à la tribune sur la situation en Algérie ; il confie son espoir d'une pacification définitive du pays, et souligne les avancées démocratiques déjà mises en oeuvre dans ce but.
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Éclairage
De février 1959 à juin 1965, le général de Gaulle réalise un gigantesque tour de France qui le conduit d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de "récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques" sur les grandes questions de l'heure. Après le Sud-ouest, le Centre, le Berry et la Touraine, le quatrième voyage officiel se déroule dans le pays minier du Massif central, une région qui n'est pas acquise (certains maires - élus ou réélus trois mois plus tôt - ont annoncé qu'ils ne se déplaceraient pas).
Le 7 juin 1959, après avoir visité le Puy-de-Dôme, le Général arrive dans la Loire et se rend sur la place de l'Hôtel de Ville de Saint-Etienne. Reçu par des notables, dont le préfet Dumont, il salue les mineurs qui ont gardé leur tenue de travail. En sortant de l'Hôtel de Ville, où lui a été faite la présentation des corps constitués, le président monte à la tribune et prononce son discours. Derrière lui, on reconnaît Pierre Lefranc, les députés de la Loire Eugène Claudius-Petit et Michel Jacquet, et le maire de Saint-Etienne, Alexandre de Fraissinette.
Moins de 3 mois auparavant, lors de sa conférence de presse du 25 mars 1959, le général de Gaulle avait levé une partie de l'ambiguïté, et derrière son discours, se profilait déjà l'idée de l'autodétermination (elle sera annoncée en septembre). A Saint-Etienne, il réaffirme que "le sort de l'Algérie se fera avec tous les Algériens". Mais aucune ligne dure n'est tracée : "je ne préjuge pas du moment où le destin politique de l'Algérie revêtira sa forme définitive. Nous verrons bien". Il rappelle aussi, fermement, que le "premier objectif du gouvernement" en Algérie, c'est le progrès pour tous (notamment grâce au plan de développement économique et social, défini le 3 octobre 1958 à Constantine).
Dans ce montage réalisé pour le journal télévisé, seul l'extrait où de Gaulle évoque l'Algérie a été conservé. Pour le général de Gaulle, la retransmission de ces voyages - qui confine au rituel - est essentielle : elle donne à voir et à ressentir la communion et l'unité entre les Français et leur président : "Au total, il se produit autour de moi, d'un bout à l'autre du territoire, une éclatante démonstration du sentiment national qui [. . .] apparaît ensuite partout grâce à la télévision." (Mémoires d'Espoir - Le Renouveau).