Voyage à Lacq et à Pau
Notice
A l'occasion d'un voyage officiel dans le sud-ouest, le général de Gaulle fait une halte à Lacq, où il visite les exploitations de gaz, et à Pau, où il prononce un bref discours. Il fait l'éloge de la France, de sa grandeur, et rend hommage à l'indépendance du pays, fort, fier et respecté sur la scène internationale.
Éclairage
De février 1959 à juin 1965, le général de Gaulle réalise un gigantesque tour de France qui le conduit d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de "récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques" sur les grandes questions de l'heure. C'est par le Sud-ouest qu'il entame sa tournée, qui le mène de Toulouse à Foix et Perpignan. Le mardi 17 février 1959, au terme de ce premier voyage, de Gaulle visite les installations de Lacq et la ville de Pau, dans les Basses-Pyrénées (département alors rattaché à la région Midi-Pyrénées).
À Lacq, il se rend au centre d'exploitation et à l'usine de désulfurisation (principal "robinet à gaz" de la France, la production de Lacq est multipliée par quatre entre 1958 et 1961). Attentif et curieux de tout, le général de Gaulle ne manque jamais de saluer les ouvriers et techniciens présents sur son parcours. À la cité nouvelle de Mourenx - où logent les travailleurs de Lacq - il rencontre les familles. Puis c'est le départ vers Pau. Après avoir déposé une gerbe devant le monument aux Morts, il prend la parole sur le parvis de l'Hôtel de Ville.
Pour la première fois depuis le début de son voyage, de Gaulle parle publiquement de l'Algérie, sans rien révéler pourtant de la politique entreprise. Mais soudain, certains scandent "Algérie française !". En effet, malgré les plans de caméra consacrés à une foule enthousiaste, certaines manifestations d'hostilité se sont déroulées peu avant. Mais lorsque le Général poursuit par "j'appartiens à tout le monde" (se plaçant ainsi, comme toujours, au-dessus des partis et des clans), il est acclamé par tous les Palois. Il invite ensuite l'auditoire à croire et à participer à la prospérité de la France, garantie nécessaire au déploiement de sa puissance dans le monde. Il achève son discours sans entonner La Marseillaise, stigmate des troubles de la matinée. La journée s'achève et de Gaulle, qui a revêtu sa tenue de général, assiste à un exercice de parachutages à la Base-Ecole des Troupes Aéroportées.
Diffusé au journal télévisé de la nuit de ce 17 février 1959, le reportage était alors commenté en direct, mais les propos du journaliste n'ont pas été enregistrés : c'est pourquoi une partie du document est muette. Pour le général de Gaulle, la retransmission de ces voyages - qui confine au rituel - est essentielle : elle donne à voir et à ressentir la communion et l'unité entre les Français et leur président : "Au total, il se produit autour de moi, d'un bout à l'autre du territoire, une éclatante démonstration du sentiment national qui [. . .] apparaît ensuite partout grâce à la télévision." (Mémoires d'Espoir - Le Renouveau).