Discours à Saint-Cyr
Notice
Le général de Gaulle rend visite à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr installée à Coëtquidan en Bretagne et s'adresse aux élèves après avoir accueilli au musée de l'Ecole le drapeau de l'Ecole des cadets de la France Libre. C'est un message de confiance et d'espoir.
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Éclairage
La France vit depuis les élections de janvier 1956 avec une majorité de "Front républicain", unissant les gauches et la majorité des gaullistes du Parlement (ex-RPF, réélus sous l'étiquette "républicain social"), avec un gouvernement dirigé par le socialiste Guy Mollet dans lequel figurent des gaullistes, Jacques Chaban-Delmas (ministre d'Etat) et Maurice Lemaire (secrétaire d'Etat à l'industrie et au commerce). Le contexte est dominé par la guerre d'Algérie qui a commencé en 1954 mais est entrée dans une nouvelle phase depuis l'envoi du contingent et le début de la politique de pacification, à compter du printemps 1956.
Le gaullisme connaît une situation complexe depuis 1951-1955 quand le général de Gaulle a, d'abord, retiré le RPF de la vie électorale et parlementaire puis l'a mis en sommeil. Dès lors, une partie des gaullistes dont le général de Gaulle ont quitté toute activité politique : c'est pour l?homme du 18 juin, la "traversée du désert" au sens strict, entre 1955 et 1958. D'autres, la plupart des élus, réunis dans un parti, le "Centre national des républicains sociaux", continuent le combat politique dans les élections et dans les assemblées. Les relations entre les deux ne sont pas toujours faciles, les premiers reprochant souvent aux seconds leur intégration voire leur compromission dans la IVe République, les seconds se défendant en expliquant ne pas avoir perdu leurs objectifs et se battre à l'intérieur du système pour les faire triompher.
De Gaulle intervient fort peu publiquement durant la "traversée du désert" : entre septembre 1955 et mai 1958, il ne prend la parole que trois fois dont une fois, à Saint-Cyr, le 2 août 1956. Cela ne signifie pas qu'il soit inactif. Il rédige ses mémoires à Colombey, reçoit de très nombreux visiteurs à Paris et voyage dans la France d'Outre-Mer.
A Saint-Cyr, une fois encore, dans cette prestigieuse école dont il a été l?élève, il s'appuie sur son action passée pour inciter les Français à garder l'espoir, à ne pas renoncer et à croire, même dans les temps les plus difficiles, aux forces de la France pour l'avenir.
Bibliographie :
Jean Charlot, Le gaullisme d'opposition 1946-1958, Paris, Fayard, 1983.