Jean-Louis Benoît met en scène Le Revizor de Gogol à la Comédie-Française
Notice
En 1999, Le Revizor de Nicolas Gogol entre au répertoire de la Comédie-Française dans une mise en scène de Jean-Louis Benoît. La pièce représente la façon dont un vaurien profite des faveurs des fonctionnaires d'une petite ville en se faisant passer pour un inspecteur général. Extraits du spectacle et interviews des comédiens Roland Bertin, Denis Podalydès et Coraly Zahonero.
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Éclairage
Né en 1809 et mort en 1852, Nicolas Vassiliévitch Gogol était un écrivain et dramaturge russe d'origine ukrainienne. Son œuvre, grandement influencée par Pouchkine, servira elle-même de modèle à Dostoïevski. Ecrite en 1836, Le Revizor est l'histoire d'un quiproquo : Khlestakov, jeune vaurien ruiné, arrive de Saint-Pétersbourg en une petite ville de Russie. Là, il est pris pour le revizor dont on annonçait la visite imminente. Il décide de jouer le jeu et de profiter de toute l'assemblée des fonctionnaires qui tente de dissimuler sa corruption en satisfaisant notamment à tous les désirs de « l'inspecteur général ». Il jouit en particulier de l'hospitalité du gouverneur de la ville. La pièce rencontra un immense succès dès sa première représentation. Elle fut accueillie comme une satire politique contre le pouvoir tsariste tandis que son auteur la définissait comme une farce sur la corruption des hommes.
En 1999, la pièce entre au répertoire de la Comédie-Française, traduite par André Markowicz et mise en scène par Jean-Louis Benoît. Les décors et les costumes sont conçus par Alain Chambon. L'interprétation des comédiens renvoie au burlesque et à la farce. Certains maquillages rappellent quant à eux les caricatures de Daumier et associent la pièce à la satire de la bourgeoisie telle qu'elle se développa en France au XIXe siècle. La noirceur dont relève par moments cette critique laisse deviner le tragique derrière la comédie.
Diffusé lors du journal « Soir 3 » (France 3) du 5 avril 1999, le reportage insiste sur l'ambivalence de la pièce qui se veut drôle et cruelle. Il présente des extraits du spectacle et les interviews de trois des comédiens. Roland Bertin interprète le rôle du gouverneur. C'est à lui que revient, à la fin de la représentation, une tirade qui met en abyme toute l'écriture de la pièce. Denis Podalydès, qui interprète Khlestakov, souligne la magnifique contradiction des personnages portraiturés par Gogol. Coraly Zahonero, quant à elle, évoque les références multiples de la mise en scène qui joue avec les codes du théâtre.
Le spectacle reçut, en 2000, le « Molière de la pièce du répertoire ».