Création de Messe pour un temps présent au Festival d'Avignon
Notice
Le chorégraphe Maurice Béjart présente sa dernière création, Messe pour le temps présent, au Festival d'Avignon. Au cours d'une interview, entrecoupée d'extraits du spectacle, il répond sur les motivations qui l'ont mené à créer en Avignon, et décrit rapidement son travail chorégraphique.
Éclairage
Maurice Béjart (1927-2007) est un chorégraphe français, né à Marseille, et qui meurt naturalisé suisse en 2007. Né Maurice Jean-Berger, il prend comme pseudonyme Béjart, en hommage à Armande Béjart, femme de Molière. Il fonde en 1953 "les Ballets Romantiques" avec Jean Laurent, qui deviennent "les Ballets de l'Étoile" en 1954, avec lesquels il crée notamment Symphonie pour un homme seul, sur une musique de Pierre Henry et Pierre Schaeffer. En 1959, il part en Belgique et crée Le Sacre du printemps, avec l'appui de Maurice Huisman, alors directeur du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Le succès de ce spectacle lui permet de fonder le "Ballet du XXe siècle" en 1960, compagnie de ballet officielle du Théâtre de la Monnaie jusqu'en 1987, année où il déplace sa compagnie à Lausanne, qui devient alors "Béjart Ballet Lausanne".
En 1966, Jean Vilar ouvre pour la première fois le Festival d'Avignon à la danse en invitant Maurice Béjart et le Ballet du XXe siècle à se produire dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes, avec Sonate à trois d'après Huis-clos de Jean-Paul Sartre, Bacchanale sur une musique de Wagner et Le Boléro de Maurice Ravel.
La Messe pour le temps présent dont on peut voir des extraits ici, est une des chorégraphies les plus connues de Maurice Béjart. La musique, composée par Pierre Henry et Michel Colombier sur commande de Béjart, a marqué une grande étape dans la composition de musique électro-acoustique et a permis sa diffusion auprès d'un public plus large.
Maurice Béjart aura cherché à sensibiliser un plus large public à l'art du ballet, notamment en mêlant un vocabulaire chorégraphique plutôt académique à des éléments résolument contemporains, comme la musique concrète qu'il fit découvrir au public avec Symphonie pour un homme seul (composition de Pierre Henry). Toujours tenté par le spectacle total, il réintroduit la narration dans la danse et se frotte à des textes dramatiques comme Roméo et Juliette d'Hector Berlioz, d'après l'œuvre de William Shakespeare ou La Nuit obscure de Saint Jean de la Croix avec Maria Casarès. C'est dans cette optique qu'il crée, en 1970, l'école Mudra, première école de danse contemporaine à ouvrir ses portes et qui formera entre autres Dominique Bagouet, Maguy Marin ou Anne Teresa de Keersmaeker.