Les origines du festival d'Avignon
Notice
Maurice Coussonneau - comédien et ancien assistant de Jean Vilar - et Jean Negroni - comédien et metteur en scène proche également proche de Vilar - reviennent sur les origines du festival d'Avignon. Ils racontent notamment la première rencontre entre Jean Vilar et la cour d'honneur du Palais des Papes.
Éclairage
Le festival d'Avignon est né en 1947, d'une proposition que firent René Char et Christian Zervos, critique d'art, à Jean Vilar (1947-1971) : mettre en scène Meurtre dans la cathédrale de T.S. Eliot dans la cour d'honneur du Palais des Papes d'Avignon. Christian Zervos organise à ce moment-là une exposition d'art moderne dans la chapelle du Palais des Papes. Jean Vilar commence par refuser, pour finalement accepter, mais à la place de Meurtre dans la cathédrale, il met en scène La Tragédie du roi Richard II de Shakespeare et La Terrasse de midi de Maurice Clavel. Il propose également Histoire de Tobie et Sara de Paul Claudel, mis en scène par Maurice Cazeneuve. Jean Vilar sollicite la Mairie d'Avignon pour obtenir les autorisations et leur appui. Après l'obtention de l'accord, l'ensemble de ces manifestations devient la première « semaine d'art en Avignon » du 4 au 11 septembre 1947. Dès cette première année, on peut déjà voir de jeunes comédiens qui deviendront célèbres comme Jeanne Moreau, Bernard Noël, Michel Bouquet ou encore Sylvia Monfort.
L'année suivante, en 1948, Jean Vilar revient en Avignon pour une « Semaine d'art dramatique », mais cette fois-ci du 15 au 25 juillet, où il présente une reprise de son Richard II, La Mort de Danton de Georg Büchner et Shéhérazade de Jules Supervielle. D'année en année, le festival, qui aura toujours lieu en juillet désormais, prend de l'ampleur. En 1951, Jean Vilar prend la direction du TNP (Théâtre National Populaire) au Théâtre National de Chaillot, qu'il quittera ensuite en 1963 pour se consacrer pleinement au festival. En 1954, la semaine d'art devient « festival d'Avignon » et la programmation, jusqu'alors tournée exclusivement autour de l'équipe du TNP, s'ouvre à d'autres metteurs en scène en 1966. Jean Vilar dirigera le festival jusqu'à sa mort inattendue en 1971. C'est ensuite Paul Puaux, déjà administrateur du festival depuis de nombreuses années, qui prendra le relais.
Maurice Coussonneau (1918-1999) et Jean Negroni (1920-2005), qui présentent ici les origines du festival, ont été de très proches collaborateurs de Jean Vilar. Tous deux comédiens, Jean Negroni a également été le directeur et fondateur de la Maison de la culture de Créteil.