Le Prince de Hombourg, mise en scène de Jean Vilar

15 juillet 1951
02m 19s
Réf. 00118

Notice

Résumé :

Cet extrait du Prince de Hombourg, mis en scène par Jean Vilar dans la cour d'honneur du Palais des Papes d'Avignon, en 1956, correspond à la dernière scène de la pièce de Heinrich von Kleist.

Date de diffusion :
09 juillet 1996
Date d'événement :
15 juillet 1951
Source :

Éclairage

Le Prince de Hombourg est une pièce écrite par Heinrich Von Kleist entre 1808 et 1810. Elle doit sa renommée en France à la mise en scène de Jean Vilar. La pièce raconte la désobéissance du Prince, qui part combattre les troupes suédoises sans en avoir reçu l'ordre. Bien qu'il sorte vainqueur de la bataille, son acte mérite d'être puni, sans quoi les règles établies par le pouvoir seraient mises à mal. Alors qu'il pense être exécuté, ayant été condamné à mort par l'Electeur de Brandebourg, c'est finalement vers son mariage qu'il sera mené les yeux bandés, le pouvoir trouvant ainsi un compromis. Créée en 1951 au festival d'Avignon, en même temps que Le Cid de Pierre Corneille - avec Gérard Philipe dans le rôle titre -, devant le succès rencontré, elle est reprise en plusieurs fois, au festival et à Paris (1952, 1954, 1956). Les images présentées ici sont issues des représentations de 1956 ; c'est la scène finale de la pièce, où le Prince échappe à la mort. Cette pièce marque un épisode important dans l'histoire du Théâtre National Populaire (TNP), alors dirigé par Jean Vilar, et celle du festival d'Avignon ; c'est d'abord la rencontre entre Gérard Philipe, alors âgé de 29 ans, et du TNP, auquel il restera fidèle jusqu'à sa mort en 1959. C'est aussi la redécouverte de cette pièce de Kleist en France, jusqu'alors peu montée.

Cet engagement envers les dramaturgies étrangères, Jean Vilar en fait une de ses priorités pour l'établissement d'un théâtre populaire, accessible à tous. Il poursuit la tâche de faire découvrir ou redécouvrir des classiques étrangers en France tout au long de sa carrière. Il écrit, dans une lettre pour faire part de sa candidature à la tête du Théâtre de l'Odéon, en 1950, avant sa nomination au TNP : « Les classiques étrangers : choisir uniquement les œuvres non encore jouées en France. En ce qui concerne l'inévitable Shakespeare, il ne serait pas question de reprendre Hamlet, Othello ou Jules César. Mais Henri IV, ou bien certaines œuvres rarement jouées, inconnues de nos contemporains à la scène, Henri VIII, Timon d'Athènes (joué jadis par Gémier). Mieux encore, il faudrait s'en tenir, en ce qui concerne les classiques étrangers à ceux que l'on oublie à tort : Marlowe, par exemple, avec son Tamerlan, son Juif de Malte ; Büchner, La Mort de Danton, non créée à Paris. Et certains Schiller, et certains drames historiques de Strindberg. Ces œuvres étrangères, d'esprit, je dis bien, moderne , représenteraient dans ce théâtre français contemporain cet apport indispensable à la culture et à la formation d'un public. Trois ou quatre pièces par an. » [1]

Les représentations du Cid et du Prince de Hombourg en 1951 font entrer le festival d'Avignon dans l'histoire. La découverte de Gérard Philipe, associée à ces deux grandes mises en scène, achèvent de faire du festival un grand lieu de théâtre, 5 ans après sa création. Elles restent, encore aujourd'hui, une référence dans l'histoire du festival d'Avignon et du TNP.

[1] Jean Vilar, « Je suis candidat à l'Odéon » in Robert Abirached (sld), La Décentralisation théâtrale, 1. Le Premier Age 1945 – 1958, Actes Sud Papier, coll. « Théâtre/Education », n°5, Arles, 1992, p. 173.

Sidonie Han

Transcription

Journaliste
Il manquait au festival un miracle pour qu’il entre dans la légende. En 1950, un jeune comédien, fasciné par le travail de Vilar et de sa troupe, vient proposer de se joindre à eux.
(Musique)
Comédienne 1
Seigneur, [inaudible].
Comédien 1
A l’aide, les salves le réveilleront. Feux !
Comédien 2
Vive le prince de Hombourg.
Comédien 1
Vive le vainqueur de [inaudible]
Comédien 3
[Au refondé], est-ce encore un rêve ?
Comédien 1
Un rêve que nous faisions tous. En avant, en avant et dans la poussière les ennemies de la patrie.
(Musique)
(Bruit)