Le TNP s'installe à Villeurbanne

12 novembre 1972
01m 57s
Réf. 00146

Notice

Résumé :

Lorsque Roger Planchon succède à Georges Wilson à la tête du TNP (Théâtre National Populaire), celui-ci quitte la Palais de Chaillot pour s'installer à Villeurbanne, en banlieue de Lyon. Roger Planchon entend faire du TNP un théâtre nomade, qui organisera un certain nombre de festivals d'hiver dans différentes villes de province.

Date de diffusion :
12 novembre 1972
Source :
ORTF (Collection: Inf2 dimanche )
Compagnie :

Éclairage

En 1972, le TNP, Théâtre National Populaire créé par Firmin Gémier en 1920, quitte le Palais du Trocadero à Paris, où il était installé depuis ses débuts, pour le Théâtre de la Cité de Villeurbanne, en banlieue de Lyon. C'est Jacques Duhamel, Ministre des Affaires Culturelles, qui décide de ce déménagement, accompagné de la nomination de Roger Planchon (1931-2009), Patrice Chéreau (1944-) et Robert Gilbert à la direction du théâtre. Le TNP a connu ses heures de gloire sous la direction de Jean Vilar, de 1951 à 1963, avec pour mission de faire venir un très large public. Pendant son mandat, il pratique de très bas prix, part à la rencontre de son public dans les entreprises, les universités, les clubs, etc., supprime les pourboires et les programmes payants. Il reste jusqu'en 1963, année où il décide de quitter la direction. C'est Georges Wilson qui lui succède jusqu'à la nomination du trio Planchon-Chéreau-Gilbert.

La nouvelle mission du TNP est de redevenir un théâtre populaire national, sans perdre son implantation dans la région lyonnaise. En s'appuyant sur les réseaux de théâtres publics et d'institutions existants, il doit présenter ses productions dans toute la France. Roger Planchon, metteur en scène et comédien, a été un acteur incontournable de la décentralisation théâtrale. En 1972, il est déjà directeur du Théâtre de la Cité de Villeurbanne depuis 1957 et implanté dans la région lyonnaise depuis 1952. Le projet du TNP convient particulièrement bien à sa démarche, et à sa vision d'un théâtre populaire et engagé. Il a mis en scène de nombreuses pièces, notamment de Bertolt Brecht qu'il a découvert en 1954. Pour ne citer que quelques mises en scène : Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac en 1955, La Bonne âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht en 1958, Schweik dans la Seconde Guerre mondiale de Brecht en 1961, ainsi que plusieurs pièces qu'il a écrites et mises en scène : Bleus, blancs, rouges ou les libertins en 1967, Le Cochon noir en 1973 ou encore Le Radeau de la méduse en 1995.

En 1982, Patrice Chéreau quitte le TNP pour diriger le Théâtre Nanterre-Amandiers. C'est Georges Lavaudant qui le remplace auprès de Roger Planchon en 1986. Puis il part à son tour diriger le Théâtre National de l'Odéon en 1996. En 2002, Christian Schiaretti a succédé à Roger Planchon et dirige actuellement le TNP de Villeurbanne.

Sidonie Han

Transcription

Intervenante 1
Voici chers téléspectateurs notre bulletin d’information en musique.
Journaliste
Ce n'est pas une speakerine de la 14ème chaîne mais la speakerine de la Langue au chat, la nouvelle pièce de Roger Planchon, présentée ces jours-ci à Lyon Villeurbanne. C’est ici que le 1er janvier prochain, la compagnie Planchon-Chéreau-Gilbert deviendra Théâtre National Populaire dont elle est en ce moment la préfiguration. Le 11 novembre 1901, il y a eu 52 ans hier, le TNP était inauguré au Palais du Trocadéro, son directeur Firmin Gémier venait d’être nommé pour un an. Jean Vilar en 1951 et pendant douze années donnera au TNP ses lettres de noblesse. Roger Planchon succède à Georges Wilson, l’exemple concret de décentralisation avec bien sûr de nouvelles orientations.
Intervenant 1
La nouvelle orientation consiste en ceci, c’est reprendre l’idée de Gémier tout à fait au départ du TNP, qui est le fondateur du TNP ; qui consiste à faire un grand théâtre national ambulant. C'est-à-dire de ne pas être sur une seule ville, ni Villeurbanne, ni Paris, mais d’être un peu sur la totalité de la France si j’ose dire. Nous allons donc organiser sur toute la province française des sortes de festivals d’hiver où les gens de ces villes pourront voir quatre grands spectacles si vous voulez présentés ; plus les expositions, plus les débats, plus toute l’animation qu’on peut faire dans une ville pendant un mois. C’est en sorte des festivals d’hiver comme il y a eu jadis le festival d’Avignon, et il existe toujours d’ailleurs. Mais c’était l’été, et nous allons essayer d'organiser dans les villes de province de grands festivals d’hiver.
Inconnu
On parle de tout ce qui se fait à Paris, et jamais rien en province en fait. Ce théâtre qui est national, qui a une importance très grande, et qui se trouve à Lyon, montre qu’il se passe quelque chose à Lyon.
Inconnue
Je ne sais pas si les gens de Villeurbanne ou de Lyon, enfin, sentent tellement la différence avec l’ancien théâtre de Villeurbanne. Je crois que les gens n’ont pas tellement conscience de ce qu’est le TNP, enfin de ce qu’il a été pour les Parisiens.