Le Théâtre de la Criée à Marseille

26 mars 1981
02m 51s
Réf. 00154

Notice

Résumé :

Le Nouveau Théâtre National de Marseille s'installe dans le tout nouveau Théâtre de la Criée, conçu par l'architecte Bernard Guillaumot, sur le Vieux-Port de Marseille. C'est Marcel Maréchal, directeur du théâtre, qui l'inaugure, en présence de Gaston Defferre, maire de Marseille.

Date de diffusion :
26 mars 1981

Éclairage

La Criée était anciennement la halle aux poissons du Vieux-Port de Marseille. En 1976, elle fut transférée au port de Saumaty, qui est désormais le port de pêche de Marseille. Le Nouveau Théâtre national de Marseille s'installe à la Criée en 1981, sous la direction de Marcel Maréchal (1937-), après d'importants travaux menés par l'architecte Bernard Guillaumot. La façade, classée monument historique, a été conservée. Le théâtre est composé de deux salles ; la plus grande, de 800 places, est très avancée techniquement, notamment en ce qui concerne l'acoustique et la visibilité. La seconde peut accueillir 100 à 250 spectateurs, c'est une salle expérimentale et modulable, qui se tient à la place de l'ancienne petite halle. Lors de l'inauguration du Théâtre de la Criée, en 1981, c'est Marcel Maréchal qui dirige le Nouveau Théâtre de Marseille depuis 1975.

L'histoire de ce théâtre remonte à 1950, lorsque Gaston Baty crée la Comédie de Provence à Aix-en-Provence. En 1952, Jeanne Laurent, sous-directrice à la direction des spectacles depuis 1946, lui donne le statut de Centre Dramatique National. La Comédie de Provence devient alors le Centre Dramatique du Sud-Est, dernier des Centre Nationaux de la première vague de décentralisation théâtrale. Il reste situé à Aix-en-Provence jusqu'en 1969 où un désaccord avec la mairie oblige le centre à déménager. C'est le Théâtre du Gymnase qui l'accueille. Il est alors renommé Action Culturelle du Sud-Est et dirigé par Antoine Bourseiller (1930-). Le Centre reste au Théâtre du Gymnase jusqu'à la construction du Théâtre de la Criée. Marcel Maréchal reste jusqu'en 1994. C'est Gildas Bourdet (1947-) qui prend sa suite. Depuis 2002, c'est Jean-Louis Benoit (1947-) qui dirige le Théâtre de la Criée. En 2011, Macha Makeïeff (1953-) a été nommée pour le remplacer, dans un contexte de polémique autour de différentes nominations à la tête des Centres Dramatiques Nationaux et des Théâtres Nationaux. Elle a pris ses fonctions le 1er juillet 2011.

Sidonie Han

Transcription

(Silence)
Journaliste
Après avoir été, depuis 1909, le haut lieu par excellence de la gouaille marseillaise dans ce qu'elle a de plus typique, puisque c'est ici que les marchands de poisson venaient vendre la pêche d'Olive et celle de Marius, la Criée de Marseille sera, à partir du 22 mai, le temple du bon et du bien parler. Et ce sont les clés du théâtre le plus moderne de France que Gaston Defferre a confié à Marcel Maréchal, cet après-midi. Bien parler mais bien construire aussi, car les deux salles de ce théâtre ont été un exercice de style pour Bernard Guillaumot, leur architecte. Respect du site du Vieux-Port, exigence des Baladins oblige.
Bernard Guillaumot
Le succès architectural de ce projet, justement, est né des contraintes, les contraintes du lieu, les contraintes de la volumétrie qui ont voulues être respectées par monsieur le maire et le programme qu'on a pu définir avec Marcel Maréchal à l'intérieur.
Journaliste
Quelle sont les plus grosses difficultés que vous avez eue ?
Bernard Guillaumot
Les difficultés qu'on a eues, c'est les hauteurs de la cage de scène, qui sont relativement limitées par rapport à un théâtre traditionnel, qui sont actuellement l'identique du théâtre du Gymnase, c'est-à-dire 14 mètres de haut. Et on a été obligés d'inventer toute une technique de scénographie, et de machinerie spécialement adaptée à ce lieu. J'ai essayé de refaire une salle basée sur les techniques acoustiques des lieux de plein-air, c'est-à-dire des théâtre de plein-air, des théâtres antiques, et de remettre un matériau minéral qui est la pierre.
Journaliste
Et de fait, cette grande salle de 800 places est telle que Marcel Maréchal la rêve depuis 5 ans. Plaisir multiplié encore par la promotion de sa troupe au rang de théâtre national.
Marcel Maréchal
C'est un lieu absolument admirable, somptueux, surtout techniquement, pour tous les gens qui connaissent la technique, un lieu parfait, un lieu de niveau international quoi. C'est vraiment un lieu fabuleux et j'en suis assez fier. De toute façon, il est pour moi pour le moment, bien sûr, ce lieu, mais il est aussi un cadeau énorme qui a été fait par la municipalité à tous les Marseillais, parce qu'on fait un théâtre une fois par siècle ou... Enfin, nous avons travaillé pour l'avenir et j'en ai conscience. J'aurais laissé quelque chose, disons, ici, dans cette ville.
Journaliste
Pour Gaston Defferre, enfin, cette salle réservée aux grands auteurs, et la petite qui permettra les créations d'avant-garde, sont les éléments concrets de la restauration de l'image de marque de sa ville.
Gaston Defferre
C'est une joie, une joie chère : 52 millions, plus de 5 milliards de centimes. Quand on construit un théâtre pour une aussi longue période, je crois qu'il faut faire un beau théâtre, un théâtre complet qui puisse servir à des metteurs en scène très différents les uns des autres, qui n'ont pas les mêmes techniques. Et c'est pourquoi ce théâtre a deux salles qui peuvent être utilisées de façon très différente. Il me semble que c'est une réussite. Le public marseillais le dira.
(Silence)