Jean Palacy, trapéziste et formateur

01 juillet 1965
05m 10s
Réf. 00563

Notice

Résumé :

Sous le chapiteau de La Piste aux étoiles, présenté par Roger Lanzac, le duo Les Palacy exécute un numéro au cadre aérien. Sous les roulements de tambour, le couple réalise le saut de la mort. Puis, plus fort encore, Madame Clérans, les yeux bandés, se jette dans le vide avec la certitude que Jean Palacy saura la rattraper à son passage.

Date de diffusion :
01 juillet 1965
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Éclairage

Jean Palacy (Jean Quentin, 1930-2010) apprend la technique du trapèze, en autodidacte dans un gymnase parisien, « sans professeur, sans longe et sans filet » [1], raconte-t-il. Les professionnels qu'il y rencontre lui prodiguent des conseils et des encouragements. En 1950, il débute sa carrière, avec Les Météores, qu'il est contraint d'arrêter au bout de six mois pour cause de fracture de la jambe suite à une mauvaise réception dans le filet. En 1953, il reprend le célèbre numéro du « saut de la mort » [2] réalisé au cadre aérien, en duo avec Madame Clérans. Pendant quinze ans, il tourne avec son propre groupe, associé avec Enzo Cardona, dont Jean Palacy dit qu'il est « un voltigeur magnifique » et précise, « nous avons fait notre dernière Piste aux Etoiles en 1961 ». Il arrête le trapèze volant et termine sa carrière de trapéziste en duo avec sa seconde femme Pauline, en 1977. Sur cette évolution, il confie que pour poursuivre un engagement dans le trapèze volant « maintenir une équipe très soudée est vital dans notre discipline mais exige aussi énormément d'énergie ».

Il débute sa carrière de formateur au Conservatoire National des Arts du Cirque et du Mime puis à l'Ecole Nationale du Cirque. Un peu plus tard, avec sa femme, ils décident d'ouvrir leur propre école pour « avoir la maîtrise du matériel et du fonctionnement ». A l'invitation de Michel Crespin, ils s'installent un temps à la Ferme du Buisson lorsqu'elle hébergeait Lieux Publics. Ouverte en 1993, l'Ecole Internationale Supérieure de Trapèze Volant Jean Palacy a acquis une renommée mondiale qui s'appuie sur la reconnaissance qu'en ont ses élèves, qui viennent de tous les continents et se produisent avec les grandes enseignes. Jean Palacy transmet les techniques du trapèze volant, du cadre aérien, du trapèze ballant, et du petit volant. Il base sa pédagogie sur des éléments simples mais déterminants, comme la qualité du balancement (acquérir la « bonne hauteur, la bonne position : au-dessus du bâton et pas en dessous », savoir se retourner et monter sur le cadre, être capable d'arriver sur le trapèze sur le ventre. Ainsi, dit-il « c'est à force d'enseigner que j'ai forgé une méthode, mes élèves font les choses facilement, sans effort, le résultat est là ».

Plusieurs trapézistes engagés dans la constitution de troupes autonomes qui se consacrent principalement à cet art du cirque ont été formés par Jean Palacy. Il dit comprendre cette démarche liée à une volonté de théâtralisation en relatant sa propre expérience, confrontée aux difficultés rencontrées au sein de la piste dans le cadre d'un spectacle traditionnel :

« Quand j'ai monté ma compagnie, on s'appelait les Tarzanova, il y avait Jane, Tarzan, l'explorateur... On avait déjà le désir de faire un spectacle différent, avec des personnages, des cris, des éléments de décor comme la plate-forme qui était un tronc d'arbre... Lorsque l'on fait une saison dans un cirque de tradition, cette démarche est trop contraignante pour des questions d'espace, de logistique, de temps : en raison de la succession des numéros, vous n'avez pas plus de neuf minutes. C'est vrai qu'être autonome est la seule solution pour contourner tout cela. »

[1] Jean Palacy, « Entretien avec Jean Palacy », propos recueillis par Jean-Christophe Baudet, Paris, Arts de la piste, Ed. HorslesMurs, n°4, novembre 1996, p. 26-27.

[2] Dans le « saut de la mort » : le voltigeur saute dans le vide, les pieds en premier, à la verticale, réalise une demi-pirouette, avec la certitude que le porteur le rattrape au passage par les poignets.

Martine Maleval

Transcription

Roger Lanzac
Malgré les différentes tragédies [incompris], les Palacy’s, euh… n’hésitent pas un seul instant à risquer eux aussi leurs vies pour vous distraire, les Palacy’s.
(Musique)