Le Lido à Toulouse

16 octobre 1986
02m 44s
Réf. 00578

Notice

Résumé :

Un reportage sur les journées portes ouvertes de l'association du Lido, créée en 1983, (préfiguration de l'école municipale ouverte en 1988, avec à sa direction Henri Guichard), qui montre des enfants et des adultes s'initiant en amateur aux techniques de cirque. Le commentaire aborde la question de l'ouverture du cirque tant à de nouveaux praticiens qu'aux autres formes spectaculaires.

Date de diffusion :
16 octobre 1986
Source :
FR3 (Collection: JT Toulouse )

Éclairage

Le Lido, école municipale de cirque, est créé à Toulouse, en 1988, par Henri Guichard. En 1993, de par son engagement dans la professionnalisation, l'école de loisirs accède au statut d'école préparatoire. Devenu Centre des Arts du Cirque de Toulouse, subventionné par l'Etat, la Région et les collectivités locales, ses missions concernent : le secteur amateur (500 adhérents, enfants et adultes), la formation professionnelle et le studio de création.

La formation professionnelle se déroule sur deux ans et concerne quinze élèves par promotion [1]. Le projet pédagogique a pour axes : la pluridisciplinarité, la disponibilité créatrice, la problématique de la création, l'écriture personnelle, la confrontation au public et l'inscription individuelle dans un collectif de création.

L'école revendique la préparation d'« artistes citoyens », dans le sens où les productions sont porteuses « d'un langage où la performance a sa place, l'acteur a son sens, les spectateurs sont présents ». L'acteur doit prendre conscience d'être là pour un autre, pour les autres. Incité à « découvrir la part de dérisoire qui l'habite, les failles qui le composent, pour qu'il trouve sa sincérité », l'élève ne doit-il pas frayer avec le doute, propice à la création, peu conciliable avec une pratique qui entretient une relation avec le risque extrême ? A moins que l'engagement créatif ne prenne appui sur une solide formation technique qui nécessite de « se situer dans son art circassien comme un "sportif de haut niveau" où chacun doit atteindre la plénitude du mouvement juste, sans modèle prédéfinis par la longue histoire du cirque » [2].

Les enseignements pluridisciplinaires (chant, musique, danses classique et contemporaine, théâtre et art clownesque) et les techniques de cirque, explorées et travaillées en spécialité, de façons individuelle et collective se voient confrontés, de façon productive, lors d'ateliers de recherche et d'écriture.

Si certains élèves poursuivent leur formation dans d'autres écoles (Rosny ou Montréal), Le Lido revendique un taux de professionnalisation rapide de 95 % ; soit dans la transmission, soit dans la création en rejoignant des compagnies existantes ou en créant la leur. Citons, entre autres, Lionel About et Vincent Bruel, jongleurs de Vis à vis et Babeth Gros, un des membres du duo de portés acrobatiques Vent d'Autan. Des élèves du Lido réussissent non seulement les présélections mais se distinguent honorablement aux rencontres professionnelles qui décernent des prix.

Le Lido a créé le Studio de Création pour aider de jeunes artistes à mener de front leur projet artistique et la maîtrise de la logistique inhérente à la constitution d'une compagnie. Pour Henri Guichard : « L'enseignement ne doit pas se soumettre aux dictats de la profession ni se limiter à répondre aux besoins de compagnies ou à la mode du moment. Il doit au contraire définir une ambition artistique selon ses propres valeurs philosophiques et sociétales, placées au-dessus des réalités économiques immédiates. » [3] En 2009, le nouveau directeur Francis Rougemont, en partenariat avec La Grainerie (fabrique des arts du cirque et de l'itinérance), crée la Pépinière des Arts du Cirque Toulousaine. Le Lido apportant le label artistique devient le Studio de Toulouse. « Cette mise à disposition des savoir-faire est aujourd'hui une des priorités du Lido ainsi que le développement de la constitution d'un réseau avec la Grainerie mais aussi avec Circuits, scène conventionnée d'Auch, car nous sommes face au constat qu'aujourd'hui, on ne peut plus faire tout seul. » [4] Dans le même esprit, circ que o ! est un projet de collaboration transfrontalière avec 8 partenaires espagnols et français, acteurs de la formation, de la création ou de la diffusion sur trois territoires : Midi-Pyrénées, Catalogne et Aragon.

[1] Deux tiers des élèves sont au moins titulaires du Baccalauréat, et plus de 30% viennent d'une école préparatoire.

[2] Brochure du Centre des arts du cirque de Toulouse, Le Lido, 2000, non paginé.

[3] Henri Guichard, Essai de Cirque, Le Lido, Toulouse, Privat, 2008, p. 211.

[4] Francis Rougemont, dans Rencontre professionnelle sur les pépinières culturelles, Journée organisée par le projet circ que o ! et le Studio de Toulouse/PACT, 2009.

Document téléchargeable sur le site de circ que o !

Martine Maleval

Transcription

Présentateur
Aux USA, le cirque est une passion comme une autre. Les MJC, du moins leurs équivalents aux Etats-Unis, proposent d’apprendre tout aussi bien les sports traditionnels que les techniques du cirque. En France, le même mouvement…