Archigram

23 septembre 1969
01m 57s
Réf. 00062

Notice

Résumé :

Interview des jeunes architectes anglais du groupe Archigram : Peter Cook, David Greene et Dennis Crompton.

Type de média :
Date de diffusion :
23 septembre 1969
Source :
ORTF (Collection: Eurêka )
Thèmes :

Éclairage

Archigram est d'abord le titre d'un magazine britannique des années 60 dont 9 numéros sortiront de 1961 à 1974. Initiée par six architectes, Peter Cook, David Greene, Mike Webb, Ron Herron, Warren Chalk et Dennis Crompton, la revue sera le support d'un mythe. Le milieu des années 50 incarne l'apogée de la production de masse. L'Angleterre est alors envahie par la culture américaine, inondée de ses produits industriels aux couleurs criardes, sous-culture de l'industrie du divertissement, films, rock'n'roll et autres dérivés de l'hyper consommation.

Suivant les traces de Richard Hamilton, des artistes de l'Independant Group, dont Reyner Banham et des recherches des Smithson, Archigram ouvre l'architecture à la culture pop. Sa forte iconographie, inspirée de la science-fiction et de la BD, est le support indispensable de son architecture éphémère du loisir et du plaisir. Le romantisme beatnik et le mythe d'une population nomade et individualiste que la technique libérera des contraintes de la sédentarité et de l'apesanteur hantent leurs collages. Leurs visions futuristes sont marquées par les structures de lancement des fusées de Cap Kennedy. Leurs slogans tournent autour du ludique, du jetable, du robot, du container, de l'événement, des branchements, de l'instantané, de l'émancipation, du gonflable... On retiendra Living city, leur unique exposition commune à l'ICA en 1963, Plug-in et Walking cities, principaux succès médiatiques, Beyond Architecture en 1967, puis Instant City.

Marion Michaut

Transcription

Journaliste
Archigram, groupe d'architectes anglais. Ici de gauche à droite, David Greene, Peter Cook, Denis Crompton.
Peter Cook
Les gens emploient toujours un symbolisme quelconque. Les uns utilisent du papier hygiénique, les autres font marcher la chasse d'eau. Mais en fin de compte, ils jouent le même jeu symbolique classique. [Anglais] C'est comme un jeu de cartes, vous voyez ce que je veux dire. Tout est extrêmement symbolique et virtuel. [Anglais] Nous, tout ce que nous voulons, c'est abolir ce symbolisme dans l'architecture. D'ailleurs, nous voulons aussi déblayer la situation sociale de toute cette symbolique. Et vous allez voir ça dans cinquante ans. Notre conception de l'architecture tient compte avant tout de l'intelligence. Ceci implique comme nous disons en anglais que vous gardiez votre oreille près du sol. Car si vous décidez de faire la sourde oreille, ou si ne vous ne voulez entendre que certaines choses qui à votre avis sont les seules valables, vous ne verrez jamais toutes les autres possibilités. Nous autres Anglais sommes très conscients de cela. Car notre pays est un pays très industrialisé, vous voyez ce que veux dire. Et nous devons mettre en oeuvre toute notre intelligence pour survivre. Cette notion de l'intelligence est capitale pour nous, car elle implique la capacité de reconnaître plus d'un seul ensemble de facteurs déterminants. Il faut savoir tenir compte de tous les facteurs possibles, de la possibilité de les combiner éventuellement, d'arriver à un compromis, et le cas échéant, de trouver une solution hybride.