Oswald Mathias Ungers, urbaniste

23 septembre 1969
04m 53s
Réf. 00060

Notice

Résumé :

Entretien avec l'architecte allemand Oswald Mathias Ungers sur l'urbanisme contemporain.

Type de média :
Date de diffusion :
23 septembre 1969
Source :
ORTF (Collection: Eurêka )
Personnalité(s) :
Thèmes :

Éclairage

Né à Kaisersech en 1926, Oswald Mathias Ungers étudie à la Technische Hochschule de Karlsruhe dans l'atelier du grand théoricien Egon Eiermann. Dès 1952, il installe son agence à Cologne et construit ses premiers grands ensembles de logements, vastes quartiers devant abriter des milliers de nouveaux arrivants. Figure du rationalisme allemand, imprégné du classicisme italien, il suit l'enseignement de Vitruve et Palladio. Son aspiration romantique au sublime l'amène à recomposer les formes cubiques : cercle, carré, sphère, arc, rectangle, afin de créer des espaces limpides, touchant l'essence de l'architecture. Il nie le contexte pour affirmer une abstraction absolue et sans concession. En 1964, le gratte-ciel de logements de Märkisches Viertel émerge à Berlin sous les critiques.

Ses années aux Etats-Unis, de 1968 à 1976, sont consacrées à la théorie et l'enseignement, notamment au cours de son professorat à Cornell University. De retour en Allemagne, il projette de nombreux musées, celui de l'Architecture allemande de Frankfort, l'extension du Kunsthalle de Hambourg et la réhabilitation du musée Pergame dont les travaux s'achèveront en 2010. Sa Maison sans qualités construite pour sa famille en 1994 est une de ses oeuvres privées majeures.

Marion Michaut

Transcription

Présentateur
Berlin, mai 1969, le mur.
[Bruitages]
Oswald Mathias Ungers
[Allemand] Oswald Mathias Ungers, urbaniste. L'utopie c'est la réalité de demain. Ce n'est pas de la science-fiction, ce n'est pas un monde qui existerait en dehors du monde auquel nous sommes confrontés. C'est la tâche de l'urbaniste de prévoir aujourd'hui cette réalité de demain. L'une des réalités essentielles que nous devons affronter, est la concentration de la population dans les villes. [Allemand] Aujourd'hui déjà, cent millions d'habitants vivent dans le triangle Amsterdam-Hanovre-Pologne. Nous aurons à faire face à des problèmes de planification, à résoudre les problèmes posés par cette concentration. Les méthodes de planification que nous avons utilisées jusqu'ici sont insuffisantes. En se fixant un objectif comme la maison individuelle, on est incapable de venir à bout de ce problème difficile. Il faut prévoir une utilisation beaucoup plus intensive des moyens techniques. Il faudra nous attaquer à cette concentration à l'intérieur des villes.
(Musique)
Oswald Mathias Ungers
[Allemand] Les nouvelles zones d'habitation créées à la périphérie des grandes villes ont été violemment critiquées par l'opinion publique, essentiellement à cause de leur grande densité d'habitation. D'abord vu la pénurie de logements, il est indispensable de créer de telles zones d'habitation. Et ensuite, une concentration des habitations est nécessaire à cause de la pénurie des terrains à bâtir. [Allemand] Ces critiques sont pourtant justifiées, dans la mesure où ces zones d'habitation ne sont pas suffisamment reliées à la ville. [Allemand] Il faudrait exiger que des moyens de transport collectifs intègrent plus étroitement à la ville, ces grands blocs que j'appellerais des grandes unités d'habitation. [Allemand] Ces ensembles ne sont pas des lieux d'isolement, ni comme on dit des pépinières [INCOMPRIS] d'occasion parce qu'ils se trouvent isolés, mais parce qu'ils ne sont pas utilisés d'une façon suffisamment intensive et rationnelle.