Simon Hantaï
Notice
Portrait du peintre Simon Hantaï. Dans son atelier, il montre sa peinture - déployée sur d'immenses tissus - et il évoque sa carrière, ses projets, ses théories picturales.
Éclairage
Peintre d'origine hongroise, né en 1922, Simon Hantai est un artiste engagé qui a mené une véritable réflexion sur l'acte de peindre et la place de l'art à la fin du XXe siècle. Après avoir rejoint les surréalistes à son arrivée en France en 1949, il s'en sépare comme d'autres avant lui, face à l'inflexibilité d'André Breton. Ce dernier refuse de reconnaître le lien entre l'"action painting" de Jackson Pollock et l'écriture automatique qui visait à empêcher la raison, les idées préconçues de s'exercer par une écriture spontanée et rapide. Cette imprévisibilité du geste, le rejet des modes d'expression traditionnels, sont pourtant bien à la base des travaux de Pollock, puis d'Hantai.
Influencé par ailleurs par les aplats de Cézanne et les découpages de Matisse, Simon Hantai va mettre au point en 1960 "le pliage comme méthode". La toile, dépourvue de châssis, est pliée, nouée, puis enduite de peinture, avant d'être retendue et de se divulguer, véritable révélation aux yeux de son créateur. Au début des années 1980, alors qu'il est au faîte de sa gloire, Hantai se retire de la scène artistique pendant quinze ans, refusant de participer à la marchandisation et l'institutionnalisation des artistes. Situationniste désabusé, il déplore l'absence de sens critique de ses contemporains : "Ils travaillent tous à l'embellissement de la société. (...) L'art a été neutralisé, il est devenu quelque chose comme un service social".