István Szabó à propos du film Père
Notice
Entretien avec le cinéaste hongrois István Szabó dont le film Père est présenté lors de la semaine du cinéma hongrois au Mans. Il évoque ses films, le cinéma hongrois et ses goûts en matière de cinéma français : Vigo, Renoir et Truffaut.
Éclairage
A 31 ans, István Szabó (né en 1938) compte à son actif seulement 3 courts métrages et deux longs, dont le premier, la chronique générationelle L'Age des illusions (1964), a été primé à Moscou et à Locarno. Mais la brièveté de sa filmographie n'empêche pas la critique hongroise de le récompenser dès son court métrage de fin d'études Koncert (1961), qui lui vaut une place au studio de cinéma Béla Balász. Presse et festivals l'imposent comme figure de proue du Nouveau cinéma hongrois avec le court métrage Toi, primé à Cannes.
Entré à l'école supérieure de théâtre et de cinéma de Budapest l'année même de la révolution hongroise contre le gouvernement staliniste, Szabó est à la fois marqué par les nouvelles vagues européennes (les Français François Truffaut et Alain Resnais au premier chef) et par son rejet du culte de la personnalité.
Père raconte l'histoire d'un garçon qui idéalise jusqu'à l'obsession son père médecin, décédé en 1945 alors qu'il était enfant. Son intrigue est autobiographique (Szabó a perdu son père chirurgien enfant à la même époque) mais comme l'affirme le critique Jean-Louis Bory, "Le père, c'est Staline, bien sûr. Le Père Majuscule."