Agatha Ruiz de la Prada

27 mars 1999
03m 09s
Réf. 00266

Notice

Résumé :

Portrait de la créatrice de mode espagnole Agatha Ruiz de la Prada. Interview de la styliste et du créateur d'art floral Christian Tortu sur leur collaboration dans sa dernière collection.

Type de média :
Date de diffusion :
27 mars 1999
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Thèmes :

Éclairage

Agatha Ruiz de la Prada est à la mode espagnole ce qu'Almodovar est à son cinéma : un porte-drapeau de la Movida. Ce mouvement de libération des moeurs marque au début des années 1980 le retour à la démocratie après la fin de la dictature franquiste. Sous l'influence la New Wave anglaise, c'est une véritable révolution culturelle qui touche alors la très catholique et conservatrice Espagne. Portée par la vitalité et l'exubérance de jeunes artistes, la péninsule ibérique renaît à une vie nocturne et festive qui signe depuis son identité. C'est cet état d'esprit qui caractérise les travaux d'Agatha Ruiz de la Prada.

Née à Madrid en 1960 dans une famille de collectionneurs d'art, la créatrice est tentée par la peinture mais choisit finalement la mode et le design. Elle suit les courts de l'École des arts et techniques de la Mode de Barcelone et présente en 1981 sa première collection, fantasque, enfantine et colorée. Depuis, à la faveur de multiples collaborations, elle décline sur différents supports ses fameux coeurs, lunes, étoiles, et soleils acidulés, influencés par le pop art et la peinture de Mark Rothko.

Cécile Olive

Transcription

Présentateur
La couleur, elle nous l'apporte de son Espagne natale, et l'installe à Paris. Rencontre avec Agatha l'excentrique, qui crée des robes de fleurs pour se faire remarquer.
(Musique)
Agatha Ruiz de la Prada
Le point commun de toutes mes créations est la couleur. Je pense que si tu mets de la couleur dans ta vie, tu deviens plus content, plus sain, plus gai. Il y a moins de problèmes, tu as une meilleure santé. Pour moi, le noir c'est un peu la couleur de la mort, ça m'effraie beaucoup, et aussi c'est un peu la couleur de la faute de liberté, du totalitarisme. J'ai fait une collection en collaboration avec Christian Tortu. Toutes les robes ont été faites le jour avant ou le jour du défilé. Elles étaient toutes faites avec des plantes ou avec des fleurs.
(Musique)
Christian Tortu
Et tout de suite en voyant les modèles, déjà les croquis des modèles, j'ai tout de suite pu, elle m'a laissé entièrement libre et j'ai pu imaginer quelle fleur irait avec tel modèle.
(Musique)
Agatha Ruiz de la Prada
Le jour avant du défilé, il y avait une ambiance de travail si incroyable, parce que travailler avec des fleurs, c'était comme la fête.
Christian Tortu
J'aimais bien cette idée que tout était ouvert et qu'on pouvait presque tout se permettre. Grâce à Agatha, on a été amené dans un monde de rêve. Parce qu'il y a vraiment une part de rêve comme ça formidable chez elle.
(Musique)
Agatha Ruiz de la Prada
Il y a très longtemps que je voulais faire des robes avec des fleurs, parce que moi, j'adore l'éphémère.
(Musique)
Christian Tortu
Les difficultés qu'on a rencontrées étaient des difficultés qui tiennent en fait à la matière même, aux fleurs qui sont très éphémères, très fragiles. Alors il fallait trouver des techniques particulières pour les conserver, sans employer de l'eau.
Agatha Ruiz de la Prada
C'est très joli d'avoir des problèmes, parce que c'est la possibilité de les solutionner non ? C'est un peu ce que j'ai décidé d'être dans mon métier, c'est d'être quelqu'un qui expérimente, non ?
(Musique)
Agatha Ruiz de la Prada
Je trouve que Paris est la capitale de la mode mondiale, je fais des défilés un peu partout, je fais des défilés aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne, en Italie. J'ai la perception que Paris est la place la plus difficile mais, si tu y arrives, tu y arrives.