Le nouveaux créateurs espagnols

04 février 1990
02m 06s
Réf. 00170

Notice

Résumé :

Présentation des nouveaux créateurs de mode espagnols, qui commencent à se faire un nom sur la scène internationale.

Type de média :
Date de diffusion :
04 février 1990
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Thèmes :

Éclairage

Lorsque l'on évoque les théâtres des grands défilés, on pense immédiatement Paris, Milan, Londres, mais très rarement Madrid ou Barcelone. De fait, l'Espagne a longtemps semblé absente du prêt-à-porter de luxe et de la haute couture, mais fait montre aujourd'hui d'une volonté farouche de rattraper ce retard. Cette volonté n'émane pas seulement des créateurs, c'est également celle des politiques, bien conscients de la manne économique liée à cette industrie prestigieuse. Au-delà du profit direct, il y a également une image internationale à reconquérir.

Marchant aux côtés des réalisateurs, plasticiens et architectes, les créateurs espagnols souhaitent sortir l'Espagne des clichés ensoleillés et bon marché qui la réduisent souvent au triptyque corrida, flamenco, tapas. L'éclipse de l'Espagne du milieu de la mode est cependant relative. En effet, Paco Rabanne ou Balenciaga font partie des plus grands couturiers, mais ils ont prospéré loin de chez eux, fuyant la dictature de Franco (1939-1975). D'où un retour de balancier politique.

Aujourd'hui, tout est mis en oeuvre pour favoriser la création, les gouvernements locaux subventionnant stylistes et défilés au risque d'institutionnaliser le secteur. Reste que les Manuel Pertegaz, Elio Berhanyer, Victorio & Lucchino ou José Castro, ont encore du mal à imposer leurs noms sur la scène internationale, qui retient surtout de la mode ibérique les grandes enseignes commerciales comme Zara ou Mango.

Cécile Olive

Transcription

Daniel Bilalian
Voilà. Et séquence mode, maintenant. Après les femmes, les hommes. Le salon du prêt-à-porter et des couturiers s'est ouvert à la porte de Versailles, à Paris. On y retrouve les Italiens, bien sûr, les Français, traditionnels leaders tous les deux, mais des petits nouveaux font leur apparition. Les couturiers espagnols. Reporters : Yoba Grégoire, Didier Rampo. Regardez.
Yoba Grégoire
L'Espagnol le plus parisien, c'est lui, Adolfo Dominguez. Il est le seul de son pays à défiler à Paris. Il a pignon sur rue dans notre capitale. Il a fait une percée remarquée au Japon et en Amérique. Et il a surtout compris la leçon européenne : pour faire sa place au soleil de 92, il faut du haut de gamme.
Adolfo Dominguez
Dans les 15 dernières années, après la mort de Franco, évidemment, on s'est ouvert et alors, on a éclaté. Mais de toute façon, il y a toujours des traditions dans presque tous les domaines. On n'est pas les pionniers. Evidemment, on a déjà une tradition pas suffisante, par exemple dans le secteur de la mode, pas suffisante que la française, mais on a une certaine tradition. On ne sort pas de rien. Mais de toute façon, évidemment, on a amélioré beaucoup parce que la concurrence, évidemment, a fait améliorer beaucoup dans les dernières quinze années.
Yoba Grégoire
Armand Basi et Antonio Miro sont deux stylistes catalans connus surtout pour leur mode avant-gardiste très appréciée chez les Hollandais, par exemple.
Inconnu
Les Espagnols, nous y croyons beaucoup parce qu'ils innovent plus que les Italiens, par exemple. Je pense qu'avant 92, ils prendront une grande place dans la mode en Europe. En tout cas, chez nous, on aime.
Yoba Grégoire
Ces créations sont d'une catalane également. Une remarque : il n'y a pas de mode espagnole spécifique.
Roser Marcé
Le style espagnol, il y a l'influence de Méditerranée avec les couleurs. L'Espagne est bien connue pour sa qualité, pour les qualités des tissus. Mais je pense que la mode et le style doivent être internationale.
Yoba Grégoire
Une mode gaie, pleine de couleurs. L'Espagne est une nation jeune prête à toutes les conquêtes. Alors Viva Espana !