Natalie Dessay

30 novembre 2006
01m 37s
Réf. 00360

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Résumé :

Elise Lucet interviewe la soprano Natalie Dessay sur son art. Elle explique que selon elle, l'opéra doit être accessible à tous.

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Date de diffusion :
30 novembre 2006
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Éclairage

Née en 1965 à Lyon, Natalie Dessay étudie le chant à Bordeaux, et en 1989, elle entre à l'école de l'Opéra de Paris. Elle débute à l'Opéra Bastille comme soprano léger dans les Contes d'Hoffmann, d'Offenbach, et ce rôle d'Olympia restera son emploi fétiche. Puis une carrière démarre, qui devient vite internationale, avec un répertoire qui s'élargit sans cesse : La Reine de la nuit de la Flûte enchantée de Mozart, Lakmé, Ophélie du Hamlet d'Ambroise Thomas, les rôles de colorature de Richard Strauss, puis Stravinsky, Haendel...

Un problème de corde vocale lui impose quelques mois de repos, puis elle reprend sa vie d'artiste et enrichit son répertoire de nouveaux rôles, souvent plus dramatiques, comme Lucia di Lammermoor de Donizetti. Elle chante Manon de Massenet, La Somnambule de Bellini. En 1997, elle accède à la gloire à New York, avec une nouvelle production de Lucia di Lammermoor.

Ses nombreux enregistrements, tant de récitals que d'intégrales d'opéras, rencontrent succès et honneurs. Natalie Dessay se définit comme une comédienne qui chante : sa voix d'une grande aisance dans l'aigu, est cependant pleine et chaude, ce que résume bien le titre de son dernier album : Le Miracle d'une voix.

Michel Coupard

Transcription

Elise Lucet
Quels sont vos plus beaux souvenirs à vous en 15 ans de carrière ?
Nathalie Dessay
Au fait, je réfléchissais tout à l'heure que c'est les, les rares fois où tout a fonctionné ensemble et notamment pendant les répétitions. C'est-à-dire où il y a à la fois une équipe soudée, un metteur en scène qui nous inspire, un chef qui est d'accord avec la mise en scène et qui participe activement à l'élaboration du spectacle et qui essaie pas de freiner, au contraire, tout ce qui se passe sur la scène. Et donc il y a eu comme ça des expériences comme L'Orphée aux enfers à Lyon, de Laurent Pelly ou encore La Lucia avec Andrei Serban ou encore les spectacles de Carsen, enfin il y a eu comme ça beaucoup de spectacles quand même où ça s'est vraiment très, très bien passé.
Elise Lucet
Alors en vous présentant je disais fantasque, certains ont dit excentrique, pourquoi est-ce que vous avez eu envie de dépoussiérer à ce point l'opéra ?
Nathalie Dessay
Non, mais c'est-à-dire que je pars toujours du principe que ce qui est beau, c'est-à-dire l'opéra, par exemple, n'est pas réservé à une élite. Et donc, que pour aller au devant des gens, il faut surtout, pas rester dans un musée, et surtout pas être dans le musée Grévin. J'ai rien contre le musée Grévin, j'adore, mais le musée Grévin doit rester le musée Grévin, et l'opéra doit être un spectacle vivant et accessible à tous.
Elise Lucet
Alors vous dites : vous n'aviez pas envie de ressembler à une diva et vous dites même et ça semble un peu paradoxal que : je voulais qu'on oublie que je chante sur scène,
Nathalie Dessay
Je voudrais, je voudrais...
Elise Lucet
Ça semble dingue
Nathalie Dessay
Oui parce que je ne me considère pas comme une chanteuse, je me considère comme une actrice qui chante. Donc je voudrais que les gens puissent aller au spectacle, profitent bien sûr des belles voix du plateau, mais surtout oublient qu'on est en train de faire une performance vocale pour être vraiment, comme au théâtre, pris par l'histoire, pris par les émotions et les sentiments.