Dries van Noten

16 juin 2001
05m 32s
Réf. 00296

Notice

Résumé :

Rencontre avec le créateur belge Dries van Noten. Il explique l'esprit de sa collection printemps-Eté 2001, et évoque l'"école belge" de mode.

Type de média :
Date de diffusion :
16 juin 2001
Source :
FR3 (Collection: C'est la mode )
Thèmes :

Éclairage

Personnage étonnamment discret dans l'univers exubérant des créateurs, Dries van Noten fait figure de chef de file de la mode belge. Diplômé de l'Académie royale d'Anvers en 1981, il ne tarde pas à se faire remarquer par les organisateurs du British Designer Show de Londres, à une époque où les couturiers belges sont quasi ignorés.

Entouré de ses amis anversois Ann Demeulemeester, Walter van Beirendonck, Dirk van Saene, Dirk Bikkembergs et Marina Hee, la "bande des 6" comme on les surnomme, Dries van Noten a alors percé une brèche dans un univers encore dominé par Paris et Milan. Consécration quinze ans plus tard, en 2001, Anvers est désignée capitale européenne de la mode.

Les créations de ce designer ont longtemps été marquées par une touche "ethnique", même s'il récuse ce terme. Il semble aujourd'hui délaisser le métissage, mais ses vêtements se caractérisent toujours par des associations qui pourraient devenir improbables si elles n'étaient pas si subtiles. Amoureux des étoffes précieuses qu'il contraste avec des coupes strictes, ce quinquagénaire possède la couture en héritage, le métier s'étant transmis de père en fils depuis quatre générations.

Cécile Olive

Transcription

Journaliste
Le créateur belge qui fait l'unanimité, c'est Dries Van Noten.
(Musique)
Journaliste
Il vit à Anvers et défile à Paris. A quarante-trois ans, il possède cinq cents points de vente dans le monde, et vend cent mille pièces par an. Dries Van Noten prouve que business et création font bon ménage.
(Musique)
Dries Van Noten
La lumière, le podium, le tout oui. La collection, c'est surtout inspiré sur la féminité, un côté un peu sexy mais pas trop, par le côté agressif, mais vraiment le côté joie de vivre. Féminité, c'est donc un peu la séduction, c'est surtout le bien-être, se sentir bien dans sa peau. Il y a les inspirations aussi un peu années 1920, donc un peu l'art-déco, mélangé avec des imprimés, les couleurs d'un peintre belge du début du siècle donc qui s'appelait Rik Wouters. Donc il a fait une oeuvre très colorée, avec beaucoup de fleurs et des choses comme ça.
(Musique)
Dries Van Noten
Les imprimés fleurs dans lesquels on a utilisé plusieurs techniques différentes, parfois ce sont aussi des techniques très compliquées, il y a les imprimés peints à la main, il y a les broderies. Donc avec tellement de couleurs qui sont faites d'une manière machinale, mais qui ressemble vraiment à la broderie manuelle. On a des ateliers qui travaillent pour nous pour les tissus, surtout en Italie, en Espagne quelques-uns à Lyon.
(Musique)
Dries Van Noten
Il y a surtout d'abord une atmosphère, une atmosphère que j'essaie de raconter surtout avec les matériaux et les imprimés et les couleurs. La couleur, les imprimés, le mélange de tissus, ça pour moi vraiment c'est la base de la collection. Et après on a la forme qui arrive. Il y a plusieurs manières de voir la mode, pour moi la mode, je la regarde vraiment avec un oeil très ouvert, donc je fais aussi parfois des vêtements pour le théâtre, pour la danse moderne et des choses comme ça. Je trouve ça très intéressant, j'adore.
Journaliste
Depuis les années quatre-vingt, Dries Van Noten charme et recharme. Il est issu de la fameuse école d'Anvers. Il fait partie du groupe des six, cette fameuse génération de créateurs belges, très soutenus paraît-il par leur pays.
Dries Van Noten
C'est un malentendu, je crois, parce que chez nous, c'est vraiment la bataille comme partout. En effet il y a une bonne école, de notre temps, c'était une école toute petite, maintenant c'est devenu beaucoup plus grand bien sûr. Mais comme jeunes créateurs, c'est vraiment encore la bataille avec l'industrie, avec l'Etat, ce n'est pas simple non plus, c'est comme partout. Il y avait un concours de l'Etat comme par exemple en France on a le Concours d'hier, mais dans ce temps c'était donc aussi un petit concours où le premier prix était une somme d'argent, mais ce n'était pas énorme donc. Mais c'est surtout donc la créativité qui est là et qui cherchait un moyen pour s'exprimer. Donc on a vraiment dû faire une sorte de lutte pour survivre et faire notre collection fabriquée. Puis bien sûr maintenant, on a fait une sorte de système avec le succès d'Ann Demeulester et de leur créateur belge comme moi. Donc là bien sûr maintenant, il y a une industrie qui croit dans la créativité, mais ça ne va pas plus loin que ça. C'est un combat long et c'est encore un combat de chaque jour.
(Musique)
Journaliste
Question à Dries Van Noten, dans le vocabulaire de la mode, quel est votre mot préféré ?
Dries Van Noten
Tradition. C'est le savoir-faire, c'est quelque chose qu'on ne peut pas oublier.
(Musique)
Dries Van Noten
Pour moi la mode est devenue vraiment internationale donc chez nous par exemple, on a un show-room où on présente les collections à Anvers, à Milan, à Paris et à Tokyo. Donc c'est vraiment quelque chose qui un peu devenu international pour moi.
(Musique)
Dries Van Noten
Malheureusement, la plupart de ces fois quand je viens à Paris, c'est pour travailler donc soit c'est la première vision, soit c'est faire le défilé, le show-room donc. Je dis toujours que je vais revenir encore une fois à Paris, mais pas pour ma profession mais vraiment pour les vacances.