Portrait de Sylvie Guillem

25 novembre 1995
02m 47s
Réf. 00407

Notice

Résumé :

Portait de Sylvie Guillem à l'occasion de son retour à Paris pour un spectacle qu'elle présentera ensuite en province. Extraits de plusieurs de ses spectacles en alternance avec une interview de la danseuse étoile.

Type de média :
Date de diffusion :
25 novembre 1995
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )

Éclairage

Sylvie Guillem est née en 1965. Elle pratique la gymnastique de compétition jusqu'à l'âge de 11 ans, avant d'entrer à l' école de danse de l'Opéra de Paris. A 16 ans, elle est dans le corps de ballet et deux ans plus tard, elle remporte la médaille d'or au concours de Varna en Bulgarie. À 19 ans, cinq jours après sa promotion comme première danseuse, Rudolf Noureev la nomme danseuse étoile à l'issue du Lac des cygnes.

En 1988, face au refus de l'Opéra de Paris de la laisser danser avec d'autres ballets, elle démissionne et danse notamment avec le Royal Ballet de Londres, l'American Ballet Theater et le Béjart Ballet Lausanne. Elle est interprète sous la direction des chorégraphes William Forsythe, Bob Wilson, Maurice Béjart (qui a créé pour elle plusieurs pièces, dont Sissi l'impératrice anarchiste en 1992). Plus récemment avec les jeunes chorégraphes Russel Maliphant et Akram Khan, elle se tourne vers la danse contemporaine. En 1998, elle se met en scène dans sa première chorégraphie, le solo Classic Instinct.

Simple interprète ou chorégraphe, Sylvie Guillem met ses capacités physiques exceptionnelles au service de sa sensibilité et de sa force d'interprétation. Elle a joué sur les plus grandes scènes internationales et a reçu de nombreux prix et décorations.

Claire Libbra

Transcription

Présentateur
Sylvie Guillem retrouve Paris, et après ces années d'exil, elle présente un spectacle à Paris et bientôt en Province. Une carrière souvent en rupture des institutions et une présence tout à fait exceptionnelle. Sylvie Guillem n'accorde que rarement des interviews, Dominique Poncet a pu la rencontrer, et elle nous propose son portrait ou plutôt son autoportrait.
(Musique)
Dominique Poncet
Nouriev disait d'elle qu'elle a du génie. Jeanne Moreau la trouve d'essence divine, quant à Maurice Béjart, il affirme que d'un coup de pied aux étoiles, elle nous précipite dans le futur. Elle, imperturbable et souveraine, continue de danser et donc de travailler.
Sylvie Guillem
Je pense que le plus simple, les émotions les plus simples, les gestes les plus simples sont les plus vrais et donc les plus beaux. Et c'est pour ça que souvent que les gens pensaient que j'était froide, parce qu'il n'y avait pas ce côté théâtral de l'interprétation.
(Musique)
Sylvie Guillem
Le ballet classique, c'est un entraînement, c'est une base, c'est une école. Et c'est très important pour moi de le faire régulièrement, parce que ça me tient en forme. Donc c'est une chose à garder, qui vous permet ensuite de pouvoir vous sentir presque libéré. Je dirais humilité et espoir. Parce que l'espoir pour toujours et essayer de regarder plus loin pour toujours avoir envie de faire les choses. Les moments de doute sont les plus forts et les moments de bonheur sont aussi beaucoup plus intenses. Donc les moments de doute et d'angoisse deviennent vraiment lourds, et alors on a toute sorte de choses qui se passent par la tête.
(Musique)
Sylvie Guillem
C'est vrai que la scène est quelque chose qui vous tient, ça c'est évident. Mais il faut savoir en sortir, savoir en sortir. Je pense qu'il est encore plus douloureux de rester sur scène quand la scène ne vous veut plus, que de la quitter avant son heure.