L'arrivée du résident général Jean de Hauteclocque en Tunisie

17 janvier 1952
23s
Réf. 00033

Notice

Résumé :

Le 13 janvier 1952, Jean de Hauteclocque, nouveau résident général de France, arrive en Tunisie sur un navire de guerre.

Date de diffusion :
17 janvier 1952
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Éclairage

Nommé résident général de France à Tunis en juin 1950, Louis Périllier avait pour objectif de « conduire la Tunisie vers le plein épanouissement de ses richesses et de l'amener vers l'indépendance qui est l'objectif final pour tous les territoires au sein de l'Union française » (discours du ministre des Affaires étrangères Robert Schuman à Thionville, 10 juin 1950). Mais les réformes promises s'enlisent rapidement. En octobre 1951, le Premier ministre M'hamed Chenik fait le voyage à Paris avec pour revendications « la formation d'un gouvernement entièrement tunisien » ainsi que « l'élection d'une assemblée représentative tunisienne ». Bien que les demandes restent mesurées – Chenik consent à laisser à la France « tout pouvoir en matière de défense et de diplomatie » –, le ministère des Affaires étrangères oppose une fin de non-recevoir dans une note du 15 décembre 1951. Le texte, qui réaffirme le « caractère définitif du lien qui [...] unit » les deux pays, marque un véritable retour en arrière et est accueilli comme une provocation par les Tunisiens. Dans un contexte de fortes tensions, l'ambassadeur à Bruxelles Jean de Hauteclocque succède à Louis Périllier dont la politique libérale irrite les « prépondérants » (nom donné aux groupes de pression colonialistes qui dominent la vie politique et économique du pays). La presse filmée illustre bien le changement de ton : débarquant le 13 janvier 1952 sur un navire de guerre, le nouveau résident général est accueilli par des soldats au garde-à-vous. La remise des lettres de créances au bey, qui se déroule le jour même dans une ambiance glaciale, n'est pas représentée dans le reportage. L'absence de cette séquence contraste fortement avec les images de Louis Périllier s'entretenant avec Lamine Bey puis saluant le drapeau tunisien au palais du Bardo en juin 1950. Elle traduit une rupture durable dans les relations franco-tunisiennes. À peine installé, Jean de Hauteclocque engage l'épreuve de force en ordonnant au bey le renvoi du gouvernement Chenik.

Morgan Corriou

Transcription

Journaliste
Venant de France, à bord du croiseur Marceau, monsieur Jean de Hauteclocque, nouveau résident général, est arrivé à Tunis. Monsieur Hauteclocque, précédemment ambassadeur de France à Bruxelles, s’attachera à résoudre les délicats problèmes dont dépend l’amitié franco-tunisienne.