Recherche d'un dépôt d'armes et arrestation de rebelles [muet]
Notice
Images non montées : patrouille en vue de trouver un dépôt d'armes ; "suspects" arrêtés et filmés en gros plan.
Éclairage
Ces rushes, tournés le 9 mai 1956 dans la région d'Oran (vers Aïn Témouchent) dans le cadre d'une opération de recherche d'armes par différents régiments (Génie, paras, zouaves...), semblent capturer sur le vif les échanges entre des militaires et des personnes présentées comme « rebelles » par l'opérateur dans son compte-rendu, qui indique qu'il s'agit de l' « arrestation du caïd ». Dans ces rushes, tournés de manière rapide et sèche, on ne sent pas trace d'une mise en scène comme cela peut être le cas dans le document Construction d'une route dans le cadre de la « pacification » et contrôle d'identité ou Le Commando Georges par exemple. L'opérateur témoigne de l'aspect violent des arrestations et des moqueries dont font l'objet les « rebelles » supposés, les soldats n'hésitant pas à regarder la caméra avec connivence, fiers de leurs « prises de guerre ». On voit par contre dans les yeux des hommes arrêtés la peur et l'incertitude. Si les images de moqueries et de gestes violents, témoins d'une forme d'impunité de la part des militaires français, ne sont pas exploitées dans les actualités filmées, au contraire les images des « rebelles » arrêtés sont largement diffusées. Le rush, dans son aspect brut, montre tout ce qui sera monté, mais aussi tout ce qui ne le sera pas. Il s'agit de dégrader l'adversaire supposé, de le réifier, tout en ne montrant pas une image qui serait négative des forces de l'ordre. Ces images vont donc servir de « preuves » visuelles de l'efficacité des militaires français dans le cadre de la « pacification » ; pourtant les regards apeurés de ces hommes, qui sont encore parfois des enfants, ne vont pas forcément dans le sens de la propagande d'un ennemi difficile à capturer et « barbare » dans ses actions. C'est alors le commentaire qui donne le sens final à ces images, avec une efficacité relative.