Inscriptions sur les listes électorales [muet]
Notice
Dans le quartier de Cherchell au lieu dit Sidi Simiane, la section administrative spécialisée nouvellement installée procède aux opérations de recensement et d'inscription sur les listes électorales. De toute part les gens viennent s'inscrire et les femmes répondent en masse à l'appel fait à leur civisme. Jeunes, vieilles, souvent chargées d'enfants n'ont pas hésité à faire de longues courses dans le Djebel pour venir s'inscrire sur les listes électorales.
Éclairage
Ce film illustre un des aspects de l'action des Sections administratives spécialisées (SAS) en Algérie, ici dans un douar enclavé, celui de Sidi Simiane, dans les environs de Cherchell. Les SAS, créées en 1955, par Jacques Soustelle alors Gouverneur général de l'Algérie, établissent des contacts étroits avec les populations, spécifiquement en zone rurale, et développent de nombreuses actions d'ordre social pour mieux permettre de mener des opérations de renseignement et d'action psychologique. Dans cette optique, les femmes sont particulièrement ciblées (cf Diane Sambron, Femmes musulmanes, guerre d'Algérie 1954-1962, éd. Autrement, collection Mémoires Histoire, 2007).
La question du vote est récurrente et est présentée comme un facteur d'émancipation et de modernité pour les femmes algériennes. Celles-ci peuvent exercer leur droit de vote à partir de 1958. Plus pragmatiquement, il s'agit donc aussi d'influencer le vote de la moitié du corps électoral en Algérie.
C'est pourquoi, les autorités civiles et militaires françaises, comme ici dans le cadre de cette SAS, incitent les femmes algériennes à s'inscrire sur les listes électorales, y compris dans les régions rurales reculées où l'analphabétisme est écrasant. On procède ainsi au recensement puis à l'inscription sur les listes électorales.