Référendum à Alger le 1er juillet 1962 [muet]
Notice
[Document muet] Ce sujet réalisé le jour du référendum du 1er juillet 1962 dans les rues d'Alger montre le déroulement du référendum dans des bureaux de vote de la Casbah ou du quartier d'El Biar. Algériens et Européens votent dans une ambiance apaisée pour ce référendum historique qui fera de l'Algérie un État officiellement indépendant
Éclairage
Dimanche 1er juillet 1962, après presque huit années de guerre, les habitants des départements algériens sont appelés dans les bureaux de vote pour répondre à la question : « Voulez-vous que l'Algérie devienne un État indépendant, coopérant avec la France, dans les conditions définies par la déclaration du 19 mars 1962 ? ». Les électeurs et électrices se déplacent en masse comme on peut le voir sur ces images tournées dans la Casbah d'Alger ou dans le quartier d'El Biar.
Si le scrutin se déroule en effet normalement comme l'indique ce film qui semble insister sur le calme qui règne, les violences n'ont en réalité pas cessé depuis la signature des accords d'Évian. En effet, depuis le 19 mars 1962 et la proclamation du cessez-le-feu, l'OAS a mené une véritable politique de la « terre brûlée » marquée par de nombreux attentats, en particulier à Alger et à Oran, faisant de multiples victimes civiles.
Les Français d'Algérie, que l'on voit nombreux à l'image, ont pour beaucoup quitté l'Algérie depuis la fin du conflit. Ceux que l'on appellera les « pieds noirs » fuient les violences, si bien qu'à partir du mois de mai on estime que 8 000 à 10 000 d'entre eux partent chaque jour pour la France (Benjamin Stora, Histoire de la guerre d'Algérie 1954-1962, Paris, La Découverte, collection « Repères », 2004, 4ème édition, page 79). Les supplétifs de l'armée française quant à eux sont les grands oubliés de l'Histoire. Abandonnés à leur propre sort, les harkis empruntent, non sans difficultés, les voies de l'exode ; d'autres sont massacrés en représailles.
99,72% des votants répondent « oui » au référendum du 1er juillet 1962. À peine 16 534 électeurs seulement ont dit non. Le 3 juillet 1962, après la proclamation des résultats, lors d'une cérémonie à la cité administrative de Rocher Noir près d'Alger, Christian Fouchet, haut commissaire de la France, remet à Abderrahmane Farès, le président de l'Exécutif provisoire constitué après les accords d'Évian, la lettre du général de Gaulle qui reconnaît l'indépendance de l'Algérie : « La France a pris acte des résultats du scrutin d'autodétermination du 1er juillet 1962 et de la mise en vigueur des déclarations du 19 mars 1962. Elle a reconnu l'indépendance de l'Algérie. En conséquence et conformément au chapitre V de la déclaration générale du 19 mars 1962, les compétences afférentes à la souveraineté sur les territoires des anciens départements français d'Algérie sont, à compter de ce jour, transférées à l'exécutif provisoire de l'État algérien. En cette solennelle circonstance, je tiens à vous exprimer, monsieur le Président, les vœux profondément sincères qu'avec la France entière je forme pour l'Algérie ».
Le Gouvernement provisoire de la République algérienne choisit le 5 juillet pour célébrer l'indépendance.