Renaissance africaine
Notice
Développement africain et perspectives économiques de l'Afrique noire : essor agricole, essor industriel (ressources connues et prospection).
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Éclairage
Ce petit film en couleurs de 1959 - dont la paternité n'est pas précisément renseignée dans les archives de l'ECPAD - est à bien des égards emblématique de la production d'images de la fin de la colonisation française. Lendemains qui chantent, perspectives modernisatrices, bienfaits de l'influence de la métropole sont autant de motifs qui irriguent, dans les années 1950, le discours sur l'Afrique subsaharienne. C'est ainsi que certains organismes spécialisés dans la production de films et de photographies ont assidûment documenté la phase dite « modernisatrice » d'après 1945. Dès 1937, le Service intercolonial d'information et de documentation et le Commissariat permanent pour la propagande coloniale et les expositions sont chargés de centraliser l'information en matière d'information, de publicité et de documentation générale sur les colonies; après 1945, c'est à l'Agence économique de la France d'outre-mer qu'incombe une partie de ce travail, tandis qu'est instauré un Service d'information et de documentation qui a pour objet de promouvoir et de coordonner les initiatives susceptibles d'assurer une meilleure connaissance des territoires relevant du ministère de la France d'outre-mer. Il n'est pas possible d'affirmer ici que les images proposées sont produites par l'un de ces organismes publics, mais l'on peut néanmoins en émettre l'hypothèse.
Durant la décennie 1950, diverses mutations sont intervenues dans les relations économiques entre la France et ses territoires d'outre-mer. Des capitaux publics métropolitains sont désormais investis dans l'empire, ce qui met fin au vieux principe d'autonomie budgétaire des colonies. On assiste au lancement d'une tardive politique d'équipement, avec la mise en place de plans de développement sous l'égide de deux grands bailleurs de fonds publics : le FIDES (Fonds d'Investissement pour le développement économique et social) et la CCFOM (Caisse Centrale de la France d'outre-mer).
En 1959, à l'heure des indépendances, un discours résolument optimiste prévaut donc. Essor agricole, richesses minières sont autant de promesses d'échanges économiques à venir entre la France et les jeunes États subsahariens. Cette vision contraste avec le constat que posent déjà certains chercheurs : pauvreté endémique, sous-équipement structurel, début de la spirale de l'endettement sont des réalités bien absentes de ce bilan de 1959. Trois ans plus tard, avec un ouvrage au titre retentissant – L'Afrique Noire est mal partie –, René Dumont tiendra un tout autre discours sur la santé économique et sociale de l'Afrique ex-française.